Films 2018
|Par rapport à 2017 et aux années précédentes, 2018 a vu ma pratique du cinéma drastiquement évoluer : je paie désormais les séances à l’unité. Parce que voilà, à Paris, y’a des abonnements illimités, à Angoulême, la solution la moins coûteuse est la carte de 15 entrées à 99 €. Accessoirement, le CGR local ne diffuse quasiment que de la version française, j’ai donc redécouvert les joies des doublages foireux, et je n’ai également pas pu voir une paire de films qui m’intéressaient mais ne passaient pas plus près que Bordeaux (même si j’ai pu profiter d’un passage à Paris pour voir Girl).
Ça ne m’a pas empêché de faire une année équilibrée, avec de la science-fiction bien sûr, du super-héros en veux-tu en voilà, du western, du drame, de la comédie qui rigole, des adaptations de BD ou de jeux vidéo, et un bon lot d’inévitables (ou évitables) biopics. Voici donc ce qu’il faut en retenir !
Récompenses
Meilleurs films
Meilleur film : Three billboards outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh

Meilleur western : Les frères Sisters de Jacques Audiard
Meilleur film noir : Galveston de Mélanie Laurent
Meilleur revenge movie et baffe-dans-ta-gueule de l’année : Revenge de Coralie Fargeat

Meilleur biopic presque honnête : Les heures sombres de Joe Wright
Meilleur biopic franchement malhonnête : Bohemian rhapsody de Bryan Singer et Dexter Fletcher
Meilleur film de super-héros : Ant-Man et la Guêpe de Payton Reed
Meilleure comédie loufoque, absurde et sans queue ni tête : Au poste ! de Quentin Dupieux

Meilleur film d’animation : Mary et la fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi
Meilleur documentaire fictif et meilleur film humaniste : Guy d’Alex Lutz
Meilleure adaptation de jeu vidéo : Tomb raider de Roar Uthaug
Technique
Meilleure réalisation : Martin McDonagh pour Three billboards outside Ebbing, Missouri
Meilleure photographie : Arnaud Potier pour Galveston

Meilleur scénario original : Martin McDonagh pour Three billboards outside Ebbing, Missouri
Meilleur scénario adapté : Thomas Bidegain et Jacques Audiard pour Les frères Sisters
Meilleur montage : Juliette Welfling pour Les frères Sisters
Mentions spéciales
Film qui glace en brûlant : Sauver ou périr de Frédéric Tellier
Madeleine de l’année : Bumblebee de Travis Knight
Film injustement descendu par la critique : Les aventures de Spirou et Fantasio d’Alexandre Coffre
Chasse aux sorcières cynique, moderne et parfois jouissive : Assassination nation de Sam Levinson
Film qui fait passer un bon moment en parlant du Ku Klux Klan : BlacKKKlansman de Spike Lee

Film qui parle de Dunkerque mieux que Dunkerque : Les heures sombres de Joe Wright
Course-poursuite qui innove un peu : Ant-Man et la Guêpe de Peyton Reed
Film qui aborde ENFIN la question de la surpopulation : Avengers : infinity war de Joe et Anthony Russo
Film qui est bon, étonnamment bon vu que c’est quand même un préquelle d’une série de navets, à la base : Bumblebee de Travis Knight
Vous dites ? C’est pas un Ghibli ? Vous êtes sûr ? : Mary et la fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi

Acteurs
Meilleur acteur dans un rôle principal : Rami Malek dans Bohemian rhapsody (désolé pour Gary Oldman, qui croyait l’avoir dans la poche depuis janvier et se l’est vu souffler alors que l’année était presque finie)
Meilleure actrice dans un rôle principal : Frances Mc Dormand dans Three billboards outside Ebbing, Missouri

Meilleur acteur dans un rôle secondaire : Sam Rockwell dans Three billboards outside Ebbing, Missouri
Meilleure actrice dans des rôles secondaires : Cynthia Erivo dans Les veuves et Sale temps à l’hôtel El Royale
Catastrophes
Pire film, enfin, appeler ça un film est déjà honteusement généreux : Alpha d’Albert Hughes
Conte de fées inattendu : Jurassic world : fallen kingdom de Juan Antonio Bayona
Pire attentat historique : la séparation de Queen dans Bohemian rhapsody de Bryan Singer et Dexter Fletcher

Pire scénario qui rime à rien : T.S. Nowlin pour Le labyrinthe : le remède mortel
Pire sous-emploi d’excellents acteurs : Venom de Ruben Fleischer
Film qui dit que Spielberg a vieilli, quand même : The Post de Steven Spielberg
Film où Jennifer Lawrence est nue, et c’est bien le seul truc que quiconque puisse en retenir : Red sparrow de Francis Lawrence
Film basé sur une théorie mathématique où un élève de CE2 peut voir l’erreur : Avengers : infinity war de Joe et Anthony Russo

Film sur un contrebandier honnête et idéaliste qui veut pas bosser pour des méchants : Solo : a Star Wars story de Ron Howard
Traduction pourrie de l’année : « terrains d’aviation » pour « landing grounds » dans Les heures sombres de Joe Wright
Réplique tellement nulle que tu sais même pas si tu dois rire ou pleurer : « Il est mort. Mais nous devons rester forts, plus forts que la peur. » de Pôpa Crétin dans Alpha
Film qui a beaucoup trop de personnages, mais à la fin ça va mieux : Avengers : infinity war de Joe et Anthony Russo
Film qui se prend pour Piège de cristal, mais qui se plante exactement partout où Piège de cristal fonctionnait : Skyscraper de Rawson Marshall Thurber

Film qui fait de l’épanadiplose une maladie honteuse : Le labyrinthe : le remède mortel de Wes Ball
Film où même les robots sont sexués, mais non, pas pour faire du sexe, enfin, c’est un Disney tout de même : Solo : a Star Wars story de Ron Howard
Film qui m’a obligé à dire du bien de Chérie, j’ai rétréci les gosses : Downsizing d’Alexander Payne
Michael Bay pourri de l’année : Hunter killer de Donovan Marsh
Film qui a poussé au suicide toute une génération d’éthologues, de préhistoriens, d’ethnologues et d’alpinistes : Alpha d’Albert Hughes
Acteurs
Pire acteur dans un rôle principal : Gerard Butler dans Hunter killer
Pire bigorneau dans un rôle principal : Kodi Smit-McPhee dans Alpha

Pire acteur dans un rôle secondaire : Jóhannes Haukur Jóhannesson dans Alpha
Pire actrice dans un rôle secondaire : Kaya Scodelario dans Le labyrinthe : le remède mortel
Pire tas de ferraille dans un rôle secondaire : L3-37 dans Solo : a Star Wars story
Statistiques
57 séances (10 à Paris, 47 à Angoulême) pour 352,5 €, soit une moyenne de 6,18 € par séance. Le budget est donc en nette hausse, presque cent euros de plus, malgré trois séances de moins. Mon abonnement illimité est sans doute le souvenir de Paris qui me manque le plus.
Pas de films « ahurissant » cette année (mais une série télé), 22 « dépasse les espoirs » dont quelques très solides — j’ai hésité à monter Three billboards oustide Ebbing, Missouri au niveau ultime.
Seulement cinq qui ont leur place dans une fosse septique, mais un très, très, très puissant, limite insultant pour homo sapiens, canis lupus et leurs 40 000 ans d’histoire commune.