Films 2021

Fermés une bonne par­tie de l’an­née der­nière, les ciné­mas ont enfin pu rou­vrir en mai. Oui, mai.

Oui, mais.

Mais d’une part, j’ai démé­na­gé en février : là où le ciné se trou­vait pile sur ma petite balade de dix minutes jus­qu’au rayon BD de la librai­rie, il me faut main­te­nant près d’une demi-heure de voi­ture pour trou­ver mes drogues (et autant pour en revenir).

Mais d’autre part, il s’est pas­sé un truc durant les longues périodes sans ciné : je me suis ven­gé en regar­dant plein de trucs chez moi. Et chez moi, une fois l’in­ter­face réglée une fois pour toutes sur la ver­sion ori­gi­nale, j’ai pas­sé des mois à voir des lèvres bou­ger en accord avec les sons qu’elles fai­saient, quelle que soit la langue.

Oui, je viens d’en­tendre le dou­blage de Hitman & body­guard 2. J’ai un peu sai­gné. — pho­to SND

Quand je suis reve­nu au ciné, j’ai vite remar­qué un truc. Le dou­blage, qui me gênait vague­ment en anglais mais pas dans les langues que je com­pre­nais pas, me sort désor­mais par les yeux dans tous les idiomes. Sans excep­tion. Un film coréen dou­blé en fran­çais m’ar­rache les oreilles et les rétines — ou le truc qui fait le lien entre les deux. Donc, après quelques essais dou­lou­reux, j’ai pris une déci­sion simple : je n’i­rai plus voir un film doublé.

Or, les ciné­mas d’Angoulême adorent le dou­blage. Même les films anglo-saxons (et vous savez com­bien d’Anglais se sont ins­tal­lés en Charente) ne sont sou­vent pas pro­po­sés en VO. C’est au point que je me suis même pas dépla­cé pour pro­fi­ter de la séance offerte par le CGR pour mon anni­ver­saire, parce que les deux pauvres films pro­po­sés en non-dou­blé ce jour-là étaient des trucs que j’a­vais pas du tout envie de voir.

Bref.

Tout ça pour dire que cette année se ter­mine avec beau­coup moins de tickets de ciné­ma que d’habitude.

Du coup, his­toire d’a­voir quand même un bilan uti­li­sable, j’ai inté­gré les films récents vus à domi­cile1 dans l’an­née. La suite (ne) va (pas) vous étonner.

Récompenses

Meilleur film : Don’t look up d’Adam McKay

Meilleure réa­li­sa­tion : James Gunn pour The sui­cide squad

Meilleur scé­na­rio : Adam McKay pour Don’t look up

Meilleure pho­to­gra­phie : Chung-hoon Chung pour Last night in Soho

Chung-hoon Chung mesurant la lumière
Ceci n’est pas une image du film : c’est le direc­teur de la pho­to­gra­phie, Chung-hoon Chung, en train de pré­pa­rer un des innom­brables plans magni­fiques du film. — pho­to Focus Features

Meilleur docu­men­taire : La pan­thère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier

Meilleur film d’a­ni­ma­tion : Le som­met des dieux de Patrick Imbert

Meilleur polar : Boîte noire de Yann Gozlan

Meilleur film pré-apo­ca­lyp­tique : Don’t look up d’Adam McKay

Meilleur film post-apo­ca­lyp­tique : Le der­nier voyage de Romain Quirot

Meilleure comé­die trash : Promising young woman d’Emerald Fennell

Film de pho­to­graphe de l’an­née : La pan­thère des neiges de Vincent Munier

La suicide squad dans la forêt
Sérieux, c’est nous qui avons sau­vé The sui­cide squad ?!!! — pho­to Warner Bros

Meilleur sau­ve­tage d’une fran­chise qu’on croyait avor­tée : The sui­cide squad de James Gunn

Meilleure exhu­ma­tion d’une fran­chise qu’on croyait morte et enter­rée : Matrix resur­rec­tions de Lana Wachowski

Film dont les auteurs se sont ren­sei­gnés avant d’é­crire et ça fait du bien, bon sang : Boîte noire de Yann Gozlan

Film avec un code trans­pon­deur cor­rect : 7500 de Patrick Vollrath

Film que tu passes à jouer à Où est Charlie ? : La pan­thère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier

100 % fan ser­vice mais ça marche : Spider-man : no way home de Jon Watts

Sting dans Kaamelott
Ce moment où tu réa­lises qu’a­vec la vente de Thanet aux vikings, Astier a en fait mieux res­pec­té l’his­toire réelle que beau­coup de bio­pics. — cap­ture de bande-annonce SND

Parodie pseu­do-his­to­rique avec de vrais détails de vraie his­toire et du coup plus solide que bien des pré­ten­dues « his­toires vraies » : Kaamelott — pre­mier volet d’Alexandre Astier

Film où tout le monde sait signer, c’est nor­mal enfin pour­quoi ça serait réser­vé aux sourds ? : Les Éternels de Chloé Zhao

Film qui donne froid : La pan­thère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier

Des visages

Meilleur acteur dans un rôle prin­ci­pal : Pierre Niney dans Boîte noire

Mathieu au laboratoire
Je dis pas que le per­son­nage est sans défaut, juste que l’ac­teur l’in­ter­prète super­be­ment. — pho­to WY Productions

Meilleur acteur dans un second rôle : Sting dans Kaamelott — pre­mier volet

Meilleure actrice dans un rôle prin­ci­pal : Carey Mulligan dans Promising young woman

Meilleure actrice dans un second rôle : Lauren Ridloff dans Les Éternels

Fuyez, pauvres fous !

Pire film : Dune de Denis Villeneuve

Film le plus sur­éva­lué par la cri­tique, du coup, for­cé­ment : Dune de Denis Villeneuve

Scénario tel­le­ment inco­hé­rent qu’il a dû être écrit par le conseiller en com de Valérie Pécresse : Daniel Casey pour Fast & furious 9

Scénario tel­le­ment nul que même en me met­tant Florence Pugh et Scarlett Johansson à l’é­cran mon cer­veau notait encore les énor­mi­tés : Jac Schaeffer, Ned Benson et Eric Pearson pour Black Widow

Évasion du Red Guardian
Sérieux, quand là je réflé­chis encore aux inco­hé­rences du scé­na­rio, c’est qu’il a pous­sé le bou­chon très, très loin. — pho­to Marvel Studios

Pire bruit ori­gi­nal : Hans Zimmer pour Dune

Pire mon­tage sonore : Mark Mangini pour Dune

Erreur d’au­tant plus éton­nante que le reste est bien docu­men­té : l’in­gé­nieur son qui a jamais enten­du par­ler d’o­reille abso­lue dans Boîte noire

Traduire, pas tra­duire, je sais pas, pas envie de réflé­chir, empi­lons donc des machins sur l’af­fiche : Don’t look up — déni cosmique

Rebondissement débile qu’on sent venir trois heures à l’a­vance et qui tient aus­si bien debout qu’une mai­son de Numérobis : l’i­den­ti­té de Taskmaster dans Black widow

Dialogues mora­li­sa­teurs DC Comics de l’an­née : Chloé Zhao et Partick Burleigh pour Les Éternels

Michael Bay pour­ri de l’an­née : Fast & furious 9 de Justin Lin

Des figurants assassinés

Pire acteur dans un rôle prin­ci­pal : Vin Diesel dans Fast & furious 9

Pire acteur dans un rôle secon­daire : John Cena dans Fast & furious 9

Le père Toretto dans sa Nascar
Franchement, la direc­tion d’ac­teurs est tel­le­ment bonne que le seul moment où on voit pas qu’ils sont à côté de leurs pompes, c’est quand ils ont un casque. — pho­to Universal Pictures

Pire actrice dans un rôle prin­ci­pal : Michelle Rodriguez dans Fast & furious 9

Pire actrice dans un rôle secon­daire : Jordana Brewster dans Fast & furious 9

Pire sous-emploi d’ex­cel­lents acteurs : Javier Bardem, Josh Brolin, Thimothée Chalamet, David Dastmalchian, Oscar Isaac, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgård et Zendaya pour les trois lignes de dia­logues noyées dans la corne de brume de Dune

Statistiques

20 séances.

20, putain.

Bon, j’ai réus­si à finir la carte de 15 entrées acti­vée le 24 février… 2020. Quand même.

Heureusement que j’ai pu voir des trucs chez moi sinon l’an­née aurait vrai­ment été vide.

83,80 € au total, soit une moyenne de 4,41 € par séance. Évidemment moins si on compte les séances dans mon salon.

Pas de grand chef-d’œuvre, mais quelques excel­lents moments où je tré­pi­gnais dans mon cana­pé (Don’t look up) ou mon fau­teuil (Promising young woman) et de bonnes sur­prises sur des trucs pour les­quels j’é­tais pas convain­cu d’a­vance (Last night in Soho par exemple).

  1. Donc pas les vieille­ries pas­sées dans mon salon, sinon des trucs comme Tora, tora, tora et American honey ris­que­raient de cho­per quelques récompenses.