Divergente 3 : au delà du mur

de Robert Schwentke, 2016, *

Vous connais­sez la stra­té­gie de l’oi­gnon ? C’est très utile quand vous ne savez pas quoi faire de votre dys­to­pie mais que vous vou­lez en recy­cler l’u­ni­vers pour conti­nuer à faire ren­trer la thune. Imaginez que, au hasard, vous ayez com­men­cé avec une socié­té ren­fer­mée, ins­tal­lée dans un uni­vers clos et dont votre héros va faire tom­ber les diri­geants tota­li­taires, trom­peurs et mani­pu­la­teurs. À un moment où à un autre, vous êtes confron­tés à deux ques­tions : « com­ment en est-on arri­vé là ? » et « que faire main­te­nant que tout est réglé ? »

Vous voulez vraiment que je lise ce script ? Euh… Je suis acteur, vous savez ? Je suis bon, même. J'ai récité des textes intelligents et tout… Non, vous êtes sûr ? Bon, okay alors, après tout c'est vous qui payez… - photo SND
Vous vou­lez vrai­ment que je lise ce script ? Euh… Je suis acteur, vous savez ? Je suis bon, même. J’ai réci­té des textes intel­li­gents et tout… Vraiment, vous êtes sûr ? Bon, okay alors, après tout c’est vous qui payez… — pho­to SND

La solu­tion magique, c’est les autres — les gens de l’ex­té­rieur du mur. Quand le héros fait tom­ber le gou­ver­ne­ment et les murs, il a affaire à eux, qui forment évi­dem­ment un gou­ver­ne­ment tota­li­taire, trom­peur et manipulateur.

Voilà, vous êtes pas­sé au deuxième anneau de l’oi­gnon : vous avez rem­pla­cé des diri­geants arbi­traires par d’autres diri­geants arbi­traires, vous avez remis votre héros vain­queur dans la situa­tion de simple révo­lu­tion­naire qui va lut­ter contre les diri­geants arbi­traires, et vous pou­vez conti­nuer aus­si long­temps que vous voulez.

Enfin, aus­si long­temps que les spec­ta­teurs se ren­dront compte de rien et conti­nue­ront à vous filer de la thune, je veux dire.

Mon Dieu, après Les Fant4stiques, c'est sûr, ma carrière est finie. - photo SND
Mon Dieu, après Les Fant4stiques, c’est sûr : ma car­rière est finie. — pho­to SND

Divergente 3 : au delà du mur, c’est donc Le laby­rinthe : la terre brû­lée, paral­lèle abso­lu­ment inévi­table tant les deux reposent sur des fon­da­tions simi­laires, et tous les films où on sort d’un espace clos pour trou­ver la même chose en plus grand. C’est très mau­vais, plein de rebon­dis­se­ments qu’on ne sent venir que trois quarts d’heure à l’a­vance, les acteurs sont tou­jours aus­si spec­ta­cu­lai­re­ment trans­pa­rents et la réa­li­sa­tion de sent obli­gée d’en rajou­ter dans le bruyant pour faire pas­ser la pilule.

Mais au bout du compte, c’est comme un pain au cho­co­lat vieux de trois jours : on sait exac­te­ment ce que ça va être, on est tou­jours vague­ment déçu quand même, et pour­tant ça n’est pas vrai­ment mauvais.