Hana et Alice mènent l’enquête

de Shunji Iwai, 2015, ***

Vous connais­sez Les six com­pa­gnons, Michel, et autres récits où des ado­les­cents dénouent des affaires cri­mi­nelles à la place des forces de l’ordre ? À pre­mière vue, Hana et Alice mènent l’en­quête est dans la même veine : un élève de troi­sième a dis­pa­ru, la rumeur dit qu’il a été assas­si­né, et la petite nou­velle doit démê­ler les fils pour retrou­ver la vérité.

À deuxième vue, c’est plu­tôt un pré­texte pour évo­quer dif­fé­rents sujets modernes : les bri­mades entre élèves, les per­vers qui attirent les jeunes filles, les divorces et démé­na­ge­ments, etc. En fait, l’en­quête elle-même ne débouche pas sur une grande révé­la­tion mais sur une conclu­sion logique et ordi­naire, et le film vise plu­tôt à faire sou­rire — les réac­tions des per­son­nages sont par­fois d’une cré­ti­ne­rie abso­lue — et à mon­trer une forme de jeu­nesse d’au­jourd’­hui, un peu pau­mée, qui s’in­vente des his­toires et des légendes faute de sens dans le vrai monde.

Là, j'ai l'air sagace et intelligent, mais ça va pas durer. - image Eurozoom
Là, j’ai l’air sagace et intel­li­gent, mais ça va pas durer. — image Eurozoom

Ça n’est pas une réus­site abso­lue, le scé­na­rio est par­fois un peu simple, l’a­ni­ma­tion n’est pas tout à fait au niveau d’un Ghibli, mais ça se regarde plu­tôt agréa­ble­ment, cer­taines scènes sont véri­ta­ble­ment poé­tiques et cer­tains arrière-plan sont d’une remar­quable beau­té, alors pour­quoi pas ?