Les brigades du Tigre

de Jérôme Cornuau, 2005, **

En 1906, Georges Clemenceau devient ministre de l’Intérieur. Face aux formes modernes de ban­di­tisme, il crée une forme moderne de police : les bri­gades régio­nales de police mobile, natio­nales, fonc­tion­nant par rou­le­ments conti­nus et uti­li­sant les bal­bu­tiantes méthodes scien­ti­fiques. Équipées d’une poi­gnée d’au­to­mo­biles, ces bri­gades ont fait mer­veille par leur capa­ci­té à se pro­je­ter sur le ter­rain rapidement.

Et là, brus­que­ment, je me dis qu’il est mal­heu­reux que Jérôme Cornuau ne s’en soit pas inspiré.

Parce que s’il y a une chose que son film n’est pas, c’est rapide.

C’est étrange, com­mis­saire. Voyez, on a vrai­ment tous les ingré­dients d’un super polar en cos­tumes, et pour­tant, ça ne prend pas… — pho­to Les Films Manuel Munz

Le film mélange trois intrigues : la chasse de la bande à Bonnot, les emprunts russes sur un fond de Triple Entente et la riva­li­té entre la jeune police judi­ciaire natio­nale et la clas­sique pré­fec­ture de police de Paris. Il mul­ti­plie les points de vue, flics, ban­dits et espions ayant cha­cun son his­toire. Et mal­gré tout, il n’ar­rive pas à se don­ner un rythme et se perd régu­liè­re­ment en dia­logues lon­guets et en rebon­dis­se­ments convenus.

Ça n’est pas vrai­ment mau­vais, les acteurs s’en sortent cor­rec­te­ment mal­gré une écri­ture un peu théâ­trale et cer­taines scènes (notam­ment celles d’ac­tion, et par­ti­cu­liè­re­ment le siège de Bonnot à Choisy) sont fran­che­ment réus­sies. Mais c’est fina­le­ment un film par­fait pour s’en­dor­mir tran­quille­ment dans son cana­pé, un mar­di soir sur TMC.