Alien Covenant
|branlette du mercredi soir de Ridley Scott, 2017
Dans mon cercle de cinéphiles, j’étais à peu près le seul à avoir apprécié Prometheus, malgré quelques incohérences flagrantes (genre les débiles qui vont grattouiller un Goa’uld sous le menton parce que c’est trop meugnon). J’avais apprécié la quête des origines, l’épique à la 2001, l’opposition entre Elisabeth et David, l’ambiance générale.
C’est peu dire que Alien Covenant ne m’a pas fait le même effet.
Les recettes sont pourtant similaires : dialogues un poil pompeux, message mystique et réalisation parfois prétentieuse portant l’opposition entre une femme fragile mais forte et un robot solide mais défectueux. Il poursuit sa présentation de la genèse en présentant celle des aliens tels qu’on les connaît, évolution des mutants de Prometheus. Mais, mais mais…
Mais Prometheus n’avait pas grand-chose à voir avec Alien, le huitième passager. En tentant de mélanger les deux — et en rajoutant encore plus de clins d’œil à 2001, l’odyssée de l’espace — Ridley s’est pris les pieds dans le tapis avec une violence inédite. Il tente de retrouver l’univers suintant et claustrophobique de son illustre deuxième film, mais en montrant que la production lui a donné des moyens quasiment illimités. Il tente de faire une épopée épique sur la colonisation, l’exploration et la quête des origines, mais sous la forme d’un huis-clos angoissant. Il tente de faire un film haletant et flippant, mais avec le rythme d’un cours de philo en terminale S.
Le résultat n’est pas seulement chiant, notamment dans l’interminable séquence d’ouverture où David joue, et ça plaît à Dieu — à côté, l’ouverture de Prometheus est un exemple de thriller enlevé. Il est aussi absurde, avec des éléments aussi crédibles que : « Ah, tiens, puisqu’on a trouvé une planète inconnue potentiellement dangereuse, si on profitait que la météo est pourrie pour explorer ? », « On est dans l’espace mais on prend de plein fouet les effets de la tempête, normal. » ou encore mieux : « Y’a une mission dangereuse, on va envoyer le commandant et son second, histoire d’être sûr de perdre toute la direction si ça tourne mal. ») Pis : il est en plus prétentieux, avec une prétention d’autant plus mal placée que tous ses rebondissements sont cousus de fil blanc et qu’on les sent venir dix minutes à l’avance.
En fait, je préfère encore les Alien vs predator, qui ont l’honnêteté de dire « on fait de la merde, on assume, c’est pour rire ».