Repo men

de Miguel Sapochnik, 2010, ****

Vous ne pou­vez pas payer votre voi­ture ? On sai­sit la voi­ture. Vous ne pou­vez pas payer votre mai­son ? On sai­sit la mai­son. Vous ne pou­vez pas payer votre rein ?… C’est là qu’in­ter­viennent les « repo », des huis­siers-chi­rur­giens-cogneurs char­gés de récu­pé­rer les organes arti­fi­ciels des patients ne payant plus leurs traites. Si pos­sible en tra­vaillant à peu près pro­pre­ment et en vous lais­sant une chance d’al­ler à l’hô­pi­tal, sinon par tous les moyens.

À par­tir de là, le film suit un repo sans his­toire qui, suite à un acci­dent, se voit gref­fer un cœur arti­fi­ciel. Il a dès lors du mal à char­cu­ter les débi­teurs et finit lui-même hors cré­dit, pour­chas­sé par ses anciens collègues.

Y’a plu­sieurs trucs inté­res­sants là-dedans, et cer­tains pas­sages ne sont pas sans rap­pe­ler Blade run­ner, les androïdes rêvent-ils de mou­tons méca­niques ? (chef-d’œuvre de sir Ridley Scott, pour les incultes qui me liraient acci­den­tel­le­ment). Il y a des sym­bo­liques amu­santes — gref­fer un cœur méca­nique don­ne­rait donc un cœur ? —, de l’ac­tion bien menée, des petits trucs qui clochent qui mènent à un retour­ne­ment ter­ri­ble­ment cynique et jouis­sif, de bons acteurs (Jude Law tient son rôle sans his­toire, Forest Withaker est tou­jours aus­si impres­sion­nant et Alice Braga confirme le bien que je pen­sais d’elle depuis Je suis une légende), une mise en scène réussie…

Que manque-t-il donc ? Je ne sais pas exac­te­ment. Un petit quelque chose, quelque part, une finesse dans le per­son­nage prin­ci­pal peut-être…

Mais ne chi­po­tons pas : c’est un très bon thril­ler d’an­ti­ci­pa­tion noire et, s’il n’at­teint pas tout à fait le niveau de Blade run­ner ou Soleil vert, cela reste lar­ge­ment meilleur que bien des trucs mieux dis­tri­bués (sor­ti cette semaine dans… 33 salles, pour toute la France !).