Les insoumis

de Claude-Michel Rome, 2008, ***

Berre-l’Étang, sud du Texas rho­da­nien. Un petit bureau de shé­rif sur la fron­tière. Des offi­ciers désa­bu­sés, qui savent leur com­té condam­né et sou­haitent sur­tout évi­ter les embrouilles… Jusqu’au moment où débarque un nou­veau mar­shal, para­chu­té direc­te­ment de chez les fédé­raux suite à une embrouille qui a vu ses adjoints se faire plom­ber comme à Tombstone, et bien déci­dé à rap­pe­ler à tout le monde qu’ils ont déci­dé quelques années plu­tôt de deve­nir shérifs.

Okay, cette intro est un peu exa­gé­rée, mais fran­che­ment, Les insou­mis est sou­vent plus proche du wes­tern amé­ri­cain que du polar fran­çais. On trouve cepen­dant cer­tains traits de notre film noir à nous que le monde nous envie (allez voir à Hollywood com­bien de réa­li­sa­teurs disent admi­rer Melville ou Corneau), comme la muta­tion dis­ci­pli­naire ou une espèce d’am­biance glauque à base de per­son­nages ambi­gus — ça tombe bien, Richard Berry comme Pascal Elbé sont plu­tôt bons dans ce registre.

Le petit pro­blème, c’est que, comme beau­coup de wes­terns, on manque ici un peu d’o­ri­gi­na­li­té et l’on tente de faire pas­ser une idée un peu molle par une fusillade de concours. La trame géné­rale est éga­le­ment connue, et l’on n’au­ra pas ici de retour­ne­ment final d’un Mélodie en sous-sol. Mais c’est soli­de­ment construit, bien char­pen­té et in fine plu­tôt agréable.

Au milieu d’une semaine ciné­ma­to­gra­phique morose (voir les deux pré­cé­dents billets), ça fait du bien de voir un film qui n’est pas un chef-d’œuvre, mais qui per­met au moins de pas­ser deux heures agréables sans avoir envie de décou­per un pro­duc­teur à la petite cuiller.