Relic
|de Natalie Erika James, 2020, *
La grand-mère n’ayant plus donné signe de vie depuis un moment, la mère et la fille se rendent dans sa gigantesque maison. Elles regardent le salon, la cuisine, la chambre, et comme elles ont vu personne, la mère file au commissariat déclarer la disparition pendant que sa fille continue à explorer les nombreuses autres pièces.
Oui, voilà le niveau de cohérence du truc.
Je sais pas vous, mais moi, si je suis chez quelqu’un que je cherche, je commence par faire le tour de la baraque avant de décider qu’il faut appeler les flics. Et si je suis dans un décor d’urbex, j’attends de pas être seul avant d’explorer des pièces, enfin, c’est le B‑A-BA de la sécurité individuelle. Tout ce film repose donc sur des choix débiles faits par les deux principales protagonistes dès la séquence d’ouverture.
La suite étant du même tonneau et la scénariste ayant un script pour vingt minutes, la réalisatrice a tenté de sauver les meubles en passant en revue toutes les techniques incontournables des deux premiers chapitres de Le film d’horreur pour les nuls. Légère rotation très très très lente de la caméra, zoom anodin très très très lent, plan fixe prolongé sur un trou dans le mur ou un détail du décor, reprise d’éléments récurrents à dix minutes d’intervalle… Sans surprise, ça ne sauve rien, mais ça multiplie efficacement l’ennui.
Juste après le « cut » final1, apparaît à l’écran une phrase du style : « en allant voir ce film légalement, vous avez soutenu l’emploi des gens listés ci-dessous ». Cette ouverture du générique est le truc le plus original du film — et c’est aussi le moment où je me suis dit : « Ah ben justement, vu le niveau de leur boulot, ceux-là mériteraient d’être au chômage. »