Falling skies
|de Robert Rodat et Steven Spielberg, 2011–2015, **
Des genres d’arthropodes extra-terrestres ont envahi la Terre, détruit les villes, buté les adultes et réduit les enfants en esclavage. Mais bien entendu, il reste des groupes de résistants, dont le deuxième Régiment du Massachusetts, en fait un groupe de volontaires menés par un capitaine de l’US Army en retraite et un prof d’histoire, qui lui ont donné le nom d’une unité marquante de la Guerre d’Indépendance pour se donner du courage. Et sur cinq saisons, on va suivre la résistance du « 2nd Mass » pour libérer les États-Unis des Anglais, pardon, la Terre des Aliens.
Il y a des séries qui partent sur des bases sans originalité et qui dépassent largement ce qu’on pouvait en espérer. Et puis, il y a Falling skies.
Falling skies n’est pas mauvaise ; malgré le manque flagrant d’imagination de ses auteurs, elle a même des qualités, à commencer par le fait qu’elle n’insiste finalement pas trop sur le parallèle entre l’Histoire et son histoire. Les effets spéciaux sont réussis, le rythme est globalement bien géré malgré quelques longueurs ponctuelles, les acteurs sont d’un niveau inégal mais rarement catastrophique. Le scénario lui-même, pour selon qu’il ressemble à un melting-pot de toutes les histoires d’invasion extra-terrestre du siècle écoulé, n’est pas si mauvais, et tout tourne comme une horloge, sans mauvaise surprise.
Mais Falling skies n’est pas une grande série de SF. Souvent inutilement patriotarde, elle utilise des personnages déjà vus cent fois, établit entre eux des relations déjà vécues cent fois et les traduit par des dialogues déjà entendus cent fois. L’évolution de la famille Mason donne envie de baffer tour à tour père, fils aîné, fils puîné, fils cadet, belle-mère et petites amies, tant leurs réactions semblent plus répondre à l’envie de mettre un peu de tension çà et là qu’à une volonté de créer des personnages cohérents.
Et ne parlons pas de la dernière scène entre Cochise et son père — non, sérieux, par pitié, n’en parlons pas.
L’ensemble est donc distrayant, entraînant même, mais à condition de ne pas s’intéresser aux personnages et de laisser un voile pudique sur les trous du scénario. Pour résumer l’impression générale, Falling skies est une série comme il en existait de pleines pelletées dans les années 90, mais qui fait figure de curiosité lorsqu’on sait qu’elle est sortie au début des années 2010, bien après Battlestar Galactica, Stargate : Universe et autres séries qui ont intégré des personnages cohérents aux thèmes classiques de la SF américaine.