Le chasseur et la reine des glaces

de Cedric Nicolas-Troyan, 2016, **

Que se passe-t-il lors­qu’un direc­teur des effets spé­ciaux décide de prendre les scé­na­ristes de Scary Movie 3 et 4, de Very bad trip 2 et 3, de Le livre de la jungle 2, Le roi lion 3, de Le secret de la petite sirène et de varia­tions sur Clochette et Sherlock Holmes, bref, que se passe-t-il lors­qu’un direc­teur des effets spé­ciaux prend des scé­na­ristes spé­cia­li­sés dans la suite sans ima­gi­na­tion pour faire une préquelle/suite d’une œuvre adap­tée de Grimm ?

Et bien ça donne ça : un truc qui reprend vague­ment l’u­ni­vers de Blanche-Neige et le chas­seur, qui rajoute un pas­sé plein de grosses ficelles à son gen­til et à sa méchante, qui équi­libre la noir­ceur gothique par un buco­lisme hors-sujet, qui conserve sa direc­tion d’ac­teurs aléa­toire et perd tout le charme de son scé­na­rio pour se trans­for­mer en enchaî­ne­ment pré­ten­tieux de dia­logues vides.

Nous sommes deux sœurs jumelles nées sous le signe du lourdaud. - photo Universal Pictures
Nous sommes deux sœurs jumelles nées sous le signe du lour­daud. — pho­to Universal Pictures

Est-ce mau­vais ? Non. Enfin oui, la pre­mière demi-heure, vrai­ment lourde de sym­bo­lique à deux balles dans la construc­tion des méchantes et des gen­tils. Ensuite, la nar­ra­tion s’a­vive un peu, l’ac­tion prend le des­sus et l’hu­mour facile allège la sauce. C’est jamais trans­cen­dant, mais c’est plu­tôt agréable une fois l’his­toire lan­cée, tant qu’on oublie le finale gnan­gnan et facile.

Mais ça reste très pauvre, en tout cas loin de l’œuvre noire qu’é­tait le pré­cé­dent film.