The good place
|de Mike Schur, depuis 2016, ****
Avez-vous déjà eu l’impression de ne pas être au bon endroit ? Pour Eleanor, qui vient de mourir bêtement et d’arriver au Bon Endroit, c’est l’évidence : quelle est sa place dans ce petit paradis qui récompense les personnes parfaites et les réunit avec leurs âmes sœurs, elle qui était une garce ordinaire, raisonnablement égoïste, menteuse, manipulatrice et feignasse ? Bien sûr, comme elle est raisonnablement égoïste, menteuse et manipulatrice, elle ne va pas se dénoncer et demander à retrouver sa vraie place en enfer, mais plutôt chercher à s’installer au Bon Endroit, malgré les catastrophes qu’elle peut y provoquer…
Sitcom de base, moderne et légère, The good place n’a rien de révolutionnaire. Elle pioche quelques références religieuses, bien entendu, mais sans en faire le cœur de son histoire, sans les remettre en question ni s’appesantir dessus. Son personnage central lui offre quelques piques de cynisme agréables, mais la tonalité générale est bienveillante et positive : après tout, si personne n’est parfait, personne ne doit être totalement négatif non plus !
Les acteurs cabotinent un peu, les dialoguistes se font plaisir non sans céder à la facilité, la question du bien et du mal est posée mais toujours sous forme gaguesque (le dilemme du tramway y devient une généreuse source d’interprétations sanguinolentes), et les émotions restent soigneusement maîtrisées, dominées par une bonne humeur générale. La réalisation est typique des sitcoms, avec des champs-contre-champs un peu systématiques, mais quelques extérieurs dans un univers saturé à la Burton viennent apporter un peu d’air frais. Fait assez rare pour être apprécié : la deuxième saison est plutôt moins répétitive que la première — alors que la répétition est justement un de ses ressorts essentiels.
Au bout du compte, sans être bouleversante, The good place est une série amusante, qui ne se prend pas au sérieux et fait rire plus d’une fois. Pourquoi en demander plus ?