Doctor Strange

de Scott Derrickson, 2016, ****

C’est l’his­toire d’une sorte de Sheldon Holmes, un neu­ro­chi­rur­gien génial, égoïste, arro­gant et vani­teux. Bien enten­du, on a pris Benedict Cumberbatch pour l’in­ter­pré­ter, parce qu’il fait très bien les génies égoïstes, arro­gants et vani­teux — il ne fait même que ça. Mais se faire broyer les mains, pour un neu­ro­chi­rur­gien, c’est dif­fi­cile à gérer : voi­là donc notre doc­teur en quête de soi­gneurs capables de res­tau­rer sa finesse digi­tale — et comme dirait Alexander Fleming, quand on cherche quelque chose, en géné­ral, on finit par trou­ver autre chose et par sau­ver le monde.

Admirez-moi, je le vaux bien. - photo Walt Disney Studios
Admirez-moi, je le vaux bien. — pho­to Walt Disney Studios

Soyons clair : le film est, fon­da­men­ta­le­ment, une quête ini­tia­tique d’une faci­li­té décon­cer­tante, dont les res­sorts ne dépassent pas le deuxième cha­pitre de La psy­cho­lo­gie pour les nuls. La pre­mière moi­tié a plus qu’une simple paren­té avec Karate kid, la seconde hésite entre l’ac­tion d’Avengers , les effets spé­ciaux d’Inception et les psy­cho­tropes de Yellow sub­ma­rine. Bref, ça vole pas tou­jours très haut.

Mais Cumberbatch. Cumberbatch pour­rait vous réci­ter la recette d’un flan à la farine et y mettre assez de convic­tion pour non seule­ment vous accro­cher jus­qu’à la fin, mais en plus vous faire sali­ver par avance.

Toute ressemblance avec une scène de Dead like me serait fortuite. - photo Walt Disney Studios
Toute res­sem­blance avec une scène de Dead like me serait for­tuite. — pho­to Walt Disney Studios

Ajoutons que si le script ne fait pas preuve d’une ori­gi­na­li­té et d’une intel­li­gence débor­dantes (Hermione gère vache­ment mieux cette arme, quand même), il trouve aisé­ment l’é­qui­libre action effré­née-humour facile-tra­gé­die légère qui per­met à Downey Jr et ses potes de faire tour­ner les Avengers. Signalons en outre une pho­to soi­gnée, un mon­tage ner­veux qui se détend oppor­tu­né­ment par moments, et des effets spé­ciaux extrê­me­ment réus­sis (je vous ai dit que ça res­sem­blait à Inception ?) qui font de cette œuvre un vrai spec­tacle pour les yeux.

Voilà, on a au bout du compte un excellent diver­tis­se­ment, pas trop pré­ten­tieux et fran­che­ment bien mené, qui repose essen­tiel­le­ment sur son cas­ting — et même sur son acteur prin­ci­pal — mais qui per­met de pas­ser deux heures amusantes.