Doctor Strange
|de Scott Derrickson, 2016, ****
C’est l’histoire d’une sorte de Sheldon Holmes, un neurochirurgien génial, égoïste, arrogant et vaniteux. Bien entendu, on a pris Benedict Cumberbatch pour l’interpréter, parce qu’il fait très bien les génies égoïstes, arrogants et vaniteux — il ne fait même que ça. Mais se faire broyer les mains, pour un neurochirurgien, c’est difficile à gérer : voilà donc notre docteur en quête de soigneurs capables de restaurer sa finesse digitale — et comme dirait Alexander Fleming, quand on cherche quelque chose, en général, on finit par trouver autre chose et par sauver le monde.
Soyons clair : le film est, fondamentalement, une quête initiatique d’une facilité déconcertante, dont les ressorts ne dépassent pas le deuxième chapitre de La psychologie pour les nuls. La première moitié a plus qu’une simple parenté avec Karate kid, la seconde hésite entre l’action d’Avengers , les effets spéciaux d’Inception et les psychotropes de Yellow submarine. Bref, ça vole pas toujours très haut.
Mais Cumberbatch. Cumberbatch pourrait vous réciter la recette d’un flan à la farine et y mettre assez de conviction pour non seulement vous accrocher jusqu’à la fin, mais en plus vous faire saliver par avance.
Ajoutons que si le script ne fait pas preuve d’une originalité et d’une intelligence débordantes (Hermione gère vachement mieux cette arme, quand même), il trouve aisément l’équilibre action effrénée-humour facile-tragédie légère qui permet à Downey Jr et ses potes de faire tourner les Avengers. Signalons en outre une photo soignée, un montage nerveux qui se détend opportunément par moments, et des effets spéciaux extrêmement réussis (je vous ai dit que ça ressemblait à Inception ?) qui font de cette œuvre un vrai spectacle pour les yeux.
Voilà, on a au bout du compte un excellent divertissement, pas trop prétentieux et franchement bien mené, qui repose essentiellement sur son casting — et même sur son acteur principal — mais qui permet de passer deux heures amusantes.