Brice 3

de James Huth, 2015, ***

Brice est con. Brice est pué­ril, Brice est égoïste, Brice se regarde le nom­bril avec admi­ra­tion pen­dant que le reste du monde hésite entre pitié et dégoût.

Quelque part, Brice 3 est à l’i­mage de Brice : il est sou­vent pauvre, il cède plus d’une fois à la faci­li­té, il n’a pas vrai­ment de consistance.

Oui, mais le cri­ti­quer comme si c’é­tait un film, c’est oublier que le concept même est une suite de sketches cré­tins. Évitons donc d’en attendre un scé­na­rio tra­vaillé ou une réa­li­sa­tion gra­cieuse, ou de cri­ti­quer des fautes de conti­nui­té — trop nom­breuses pour être invo­lon­taires. Brice 3 fonc­tionne comme les vannes de Brice : simple, basique même, mais vif.

"Pourquoi on a fait un deuxième film ? Oh, on s'est dit que ça serait cool, des vacances en Thaïlande pour toute l'équipe." - photo Christine Tamalet pour Mandarin Production et JD Prod
« Pourquoi on a fait un deuxième film ? Oh, on s’est dit que ça serait cool, des vacances en Thaïlande pour toute l’é­quipe. » — pho­to Christine Tamalet pour Mandarin Production et JD Prod

Bien enten­du, sur la même trame, il aurait pu creu­ser le com­por­te­ment de Brice, lui offrir une vraie prise de conscience de sa conne­rie incom­men­su­rable et de son insup­por­table suf­fi­sance, et fina­le­ment le faire évo­luer. Il pré­fère figer le per­son­nage dans une atti­tude éter­nelle,  se conten­tant de lui créer un alter ego encore pire, d’a­jou­ter trente secondes de « ah oui il me res­semble quand même beau­coup » et de pas­ser à un match de pué­ri­li­tés. Au bout du compte, le vrai rôle cri­tique est lais­sé aux gamins qui, beau­coup plus adultes que Brice, le mettent face à ses contra­dic­tions, sans pour autant par­ve­nir à le faire bouger.

Pas plus sub­til que le pre­mier (voire un peu moins, si si, c’est pos­sible), Brice 3 reprend donc la recette de la vanne qui fuse, sans cher­cher plus loin. En somme, c’est un peu nul, mais du nul qui fait rire — et si on est hon­nête une seconde, il n’y a aucune rai­son de se plaindre : c’est tout ce qu’on en attendait.