Elvis & Nixon

de Liza Johnson, 2016, ****

Un chan­teur popu­laire qui tra­verse une crise exis­ten­tielle et veut lut­ter contre la drogue chez ses audi­teurs. Un pré­sident impo­pu­laire qui veut être réélu et cherche à se déga­ger de son image de vieux con. Elvis Presley a donc ren­con­tré Richard Nixon le 21 décembre 1970 ; celui-là est repar­ti avec un badge du Bureau des nar­co­tiques, et l’af­faire est res­tée secrète jus­qu’a­près la réélec­tion de celui-ci.

Les deux ringards, 1970. - photo Oliver Atkins
Les deux rin­gards, 1970. — pho­to Oliver Atkins

Concrètement, ça n’est rien, juste l’his­toire d’une pop star qui col­lec­tionne les badges de forces de l’ordre et qui arrive à ren­con­trer le pré­sident des États-Unis. On pour­rait même dire qu’on s’en fout.

Mais les auteurs ont su bro­der autour de cette ren­contre pour en faire des por­traits gen­ti­ment déli­rants, avec un sens de l’ab­surde qui rap­pelle déli­ca­te­ment le ciné­ma anglais. Le film repose énor­mé­ment sur le jeu des acteurs, sur un comique de situa­tion assez réus­si et sur des dia­logues cise­lés ; mais si la tech­nique n’a rien de remar­quable, elle n’est pas non plus pro­blé­ma­tique et sa dis­cré­tion sert en fait le numé­ro de duet­tistes de Shannon et Spacey. Notons éga­le­ment que le film aurait pu se repo­ser sur ses deux poids lourds ; il n’en est rien, et les seconds rôles sont éga­le­ment bien écrits et bien ser­vis, l’his­toire étant lar­ge­ment nar­rée de leur point de vue.

Les deux grands acteurs, 2016. - photo Steve Dietl pour Amazon Studios
Les deux grands acteurs, 2016. — pho­to Steve Dietl pour Amazon Studios

Ça n’a rien de bou­le­ver­sant sur le plan his­to­rique ou social, ça ne change pas fon­da­men­ta­le­ment l’i­mage qu’on peut avoir de Presley et de Nixon (deux réacs qui auront un des­tin par­ti­cu­lier…), mais c’est une comé­die légère et plu­tôt enle­vée qui tourne assez bien.