Blitz

de Elliott Lester, 2011, ****

C’est l’é­ter­nelle his­toire du flic soli­taire, violent et désa­bu­sé. De la fli­quette qui, après une infil­tra­tion pour les stups, a du mal à décro­cher. Du flic homo raillé par les nom­breux flics cons. Du dés­équi­li­bré qui a déci­dé de se faire les flics qui l’ont arrê­té au fil de sa car­rière de petit délinquant.

Quelque part, ça n’est pas très loin de l’ex­cellent Peur sur la ville de Verneuil : même ambiance déses­pé­rée, mêmes flics aigris, même taré qui joue des médias pour se faire mous­ser. Mais c’est aus­si beau­coup plus léger, par l’é­blouis­sante pré­sence de Zawe Ashton, au choix flic déci­dée ou jun­kie pau­mée, et par l’hu­mour par­fois grin­çant véhi­cu­lé par Jason Statham et Paddy Considine, qu’il s’a­gisse de leurs répliques mêmes ou de l’op­po­si­tion per­ma­nente entre bru­ta­li­té ani­male de l’un et raf­fi­ne­ment bri­tan­nique de l’autre.

Sur le plan for­mel, Blitz reprend assez clas­si­que­ment les codes du polar, glis­sant tout de même une réfé­rence çà et là — l’hom­mage à American his­to­ry X est par­ti­cu­liè­re­ment mar­quant, mar­qué sa briè­ve­té et l’ab­sence totale de toute esthé­ti­sa­tion de la chose. C’est fil­mé de manière très sobre, sans en faire des tonnes, et ça colle à l’in­ter­pré­ta­tion des acteurs pour don­ner un véri­table réa­lisme à l’ensemble.

C’est donc noir, par­fois pesant, mais avec quelques éclats de lumière bien­ve­nus. Bref, réussi.