Kung-fu panda 2

de Jennifer Yuh, 2011, ***

Minute phi­lo­so­phie : c’est la chance des créa­teurs de Shrek que d’a­voir mis leur per­son­nage, une fois rem­por­tée la pre­mière manche, dans une situa­tion qui ne lui conve­nait pas et dont il allait essayer de sor­tir (en refi­lant le rôle à Charmant ou à Arthur notam­ment). Une chance que ceux de Kung-fu pan­da n’ont pas eue, le pre­mier tome lais­sant Po maître Jedi kung-fu, pro­tec­teur adu­lé de la val­lée etc, etc.

Du coup, Kung-fu pan­da 2 a un pro­blème : on ne peut plus mon­trer l’i­ni­tia­tion de Po, il est encore trop jeune et ridi­cule pour qu’on lui colle un pada­wan dans les pattes, mais plus assez pour être vrai­ment drôle.

Les scé­na­ristes tentent bien une timide réin­ven­tion de l’u­ni­vers en s’at­ta­quant aux ori­gines de Po (oui, un pan­da éle­vé par une oie, on se dou­tait qu’il était adop­té), mais cela n’ap­porte fina­le­ment pas grand-chose, sur­tout que le trai­te­ment de cette ori­gine est vu et revu. On aurait appré­cié un vrai sur­saut, un vrai retour­ne­ment de ce cli­ché, mais non, il est tel qu’il est prévu.

Du coup, l’en­semble est un peu cou­su de fil blanc. C’est un reproche qu’on pou­vait faire au pre­mier tome, mais ici la ficelle est très visible et il y a beau­coup moins de scènes mar­rantes ou sur­pre­nantes pour la faire passer.

Bon, ça reste très dis­trayant, assez amu­sant par moments, l’a­ni­ma­tion reste superbe et ça mar­che­ra sans pro­blème avec les gosses ; il manque juste peut-être un deuxième niveau de lec­ture, vous savez, pour les plus de dix ans…