Le voyage extraordinaire de Samy

de Ben Stassen, 2009, **

Extraordinaire ? Boaf. Anthropomorphique à mort comme tous les trucs de ce genre, c’est sur­tout niais et pré­vi­sible jus­qu’au der­nier rebon­dis­se­ment. Le gen­til crabe, le gen­til requin et le gen­til poulpe (trois pré­da­teurs natu­rels des tor­tues vertes fraî­che­ment écloses) sont ridi­cules, et une tor­tue luth qui parle de sa cara­pace, ah, ah, je me gausse. Et puis, tant qu’à envoyer une tor­tue dans les eaux froides, il eût été de bon ton d’u­ti­li­ser une luth plu­tôt qu’une verte : celle-là est à la limite de l’ho­méo­ther­mie et se trouve jus­qu’en mer bal­tique, alors que celle-ci reste dans les eaux tro­pi­cales sous peine de cre­ver de froid.

C’est donc des petits détails mal fichus comme ça, et un sce­na­rio qui sous-exploite tota­le­ment cer­tains élé­ments (y’a un pétro­lier qui coule, okay, et puis ?), qui finissent par aga­cer. Et une musique sou­vent enva­his­sante et chiante, aus­si. Mais glo­ba­le­ment, la trame pour niai­seuse qu’elle soit est rai­son­na­ble­ment fice­lée, l’a­ni­ma­tion est réus­sie (sans atteindre les som­mets de Pixar, notam­ment sur les four­rures, c’est d’un bon niveau) et le mon­tage est soi­gné. Bref, pour­quoi pas… mais pourquoi ?