Gigantic

de Matt Aselton, 2009, ***

Brian vend des lits et a, en plus de ses com­plexes, une idée fixe : adop­ter un bébé. Happy est la fille d’un ache­teur de lit et a, en plus d’un natu­rel désar­mant… ben en fait, elle a sur­tout l’air de se lais­ser por­ter sans des­ti­na­tion par­ti­cu­lière. En fait, elle a un air de famille avec Summer, et c’est pas seule­ment parce qu’elles sont toutes deux inter­pré­tées par la même actrice (j’ai­me­rais bien voir Zooey dans un rôle vrai­ment dif­fé­rent, une fois, juste pour voir).

Du coup, tant qu’ils se contentent de s’en­voyer en l’air dans un pick-up, tout va bien, mais le jour où le dos­sier d’a­dop­tion de Brian est accep­té, elle panique.

Le truc mar­rant, c’est que la bluette qu’ils vont vivre, qui semble être au centre du film dans la plu­part des pré­sen­ta­tions, n’est fina­le­ment qu’un pré­texte. Pour exa­mi­ner les rela­tions fami­liales (Brian est le ben­ja­min tar­dif d’une fra­trie de trois gar­çons), pour s’in­té­res­ser aux réac­tions des uns et des autres lors­qu’un vague pro­jet devient concret, pour bros­ser une gale­rie de por­traits pas à moi­tié cari­ca­tu­raux, pour dyna­mi­ter au pas­sage des pans de rêve amé­ri­cain, pour mon­trer quelques scènes plu­tôt atten­dris­santes sur la nais­sance d’un couple, pour pla­cer un vilain bar­bu sor­ti de nulle part…

Néanmoins, ça reste une petite comé­die roman­tique assez clas­sique. Parce que le point de départ est un peu tiré par les che­veux, parce que trop de cari­ca­ture frise par­fois le trop tout court, parce que le natu­rel épa­tant des acteurs et la pho­to réel­le­ment soi­gnée ne masquent pas un scé­na­rio un peu fouillis, parce que la jubi­la­toire féro­ci­té d’un (500) jours ensemble n’est ici que pâle­ment reprise…

Ça se laisse regar­der agréa­ble­ment, mais in fine, ça ne devrait lais­ser aucun sou­ve­nir durable. Un peu comme la musique de Zooey.