L’ordre du Phénix

de David Yates, 2007, ****

Bon, ben ça y est, j’ai rat­tra­pé mon retard.

Lundi soir, à 18 h, le Pestel m’a per­mis de voir Harry Potter et l’ordre du Phénix, adap­ta­tion ciné­ma­to­gra­phique du roman épo­nyme de Joanne Rowling.

Globalement, faut le dire, c’est pas mal. Comme à chaque fois, le réa­li­sa­teur ne s’est pas gêné pour réin­ter­pré­ter tout l’u­ni­vers à sa sauce, ce qui nous donne des Détraqueurs entiè­re­ment nou­veaux mais pas vrai­ment plus rassurants.

J’ai ado­ré les Sombrals, même si là , le scé­na­riste (Michael Goldenberg) a appa­rem­ment oublié que Neville avait vu mou­rir je sais plus qui, mais bref, c’é­tait clair dans le livre qu’il les voyait aus­si, et a sau­té la scène essen­tielle où Hermione, déjà jamais à l’aise en vol, décolle sur un bes­tiau qu’elle ne voit pas. C’était pas trop clair dans ma tête, à quoi ils devaient res­sem­bler, mais quand je les ai vus, j’ai pen­sé : « C’est ça. »

L’ensemble du film m’a paru plus fluide que La coupe de feu, ce qui est un remar­quable tour de force, et je n’ai pas été scan­da­li­sé par les adap­ta­tions et retouches faites çà et là — notam­ment Luna, beau­coup plus pré­sente que dans le livre et qui rem­place qua­si­ment Dobby. Le seul truc vrai­ment bizarre, c’est la façon dont Dolly entre dans la Salle sur demande.

La réa­li­sa­tion est assez gran­diose, flam­boyante, presque gothique dirais-je, et ça fait que l’en­semble tourne vrai­ment bien.

Niveau acteurs, bonne nou­velle : Daniel Radcliffe a enfin appris à jouer. Après deux pres­ta­tions assez banales dans les deux pre­miers volumes, il avait sérieu­se­ment régres­sé dans cer­taines scènes de Le pri­son­nier d’Azkaban et La coupe de feu. Ici, je n’ai jamais été gêné par sa performance.

Par ailleurs, Rupert Grint et Matthew Lewis sont tou­jours aus­si excel­lents, et Evanna Lynch est d’un natu­rel stu­pé­fiant dans son rôle un peu stone.

Reste le même point noir que dans le pré­cé­dent opus : Emma Watson, qui a bat­tu un nou­veau record en me met­tant les nerfs dès sa pre­mière seconde d’ap­pa­ri­tion, en fai­sant sau­tiller ses sour­cils comme des yo-yo. Dans La coupe de feu, elle avait mis quelques minutes à deve­nir aga­çante ; là , sa toute pre­mière réplique est déjà épou­van­ta­ble­ment sur­jouée. C’est d’au­tant plus dom­mage qu’elle sur­prend dans quelques autres scènes par une jus­tesse éton­nante. Miss Watson, please, try to be more reliable.

Au final, donc, un film qui se regarde avec plai­sir, pre­nant, qui enchaî­ne­ra sans pro­blème sur les deux der­niers tomes. Faudra juste pen­ser à éjec­ter Watson ou, au moins, à lui botoxer les sourcils.