Luke Cage
|de Cheo Hodari Coker, depuis 2016, ***
Il y a des séries qu’on a envie d’aimer. Ici, on a un excellent personnage secondaire de Jessica Jones, recentré à Harlem, un script logiquement centré sur ses capacités (il est pare-balles et super fort), mais également sur la culture et la vie locales auxquelles il essaie de s’intégrer discrètement. Autour, on met du polar mafieux avec des méchants bien fichus et un fond de politique-fiction agréablement mélangé ; ajoutons un rythme posé autour de quelques accélérations, un bon mélange humour/action, un casting globalement réussi, et on a tout bon.
Tout ? Non, pas tout.
En fait, la première moitié de la série est très réussie, les éléments du scénario se mettant en place progressivement et intelligemment, avec une sympathique présentation du quartier et de ses ressorts — aussi bien côté civils que mafieux et flics. La seconde moitié… Hum.
Ça commence à partir en cacahuète quand Cottonmouth, Shades et Mariah déploient leur machination. Les scénaristes n’ont pas su garder le rythme, et le premier rebondissement de cette intrigue aurait dû survenir beaucoup plus tôt. Ensuite, il y a l’interminable présentation des origines de Cage, pleine de clichés certes, mais surtout très longue. Et l’arrivée de Diamondback est celle de trop — le personnage pourrait être intéressant, avec son côté Joker, mais comme pour Cage son origine est beaucoup trop détaillée et beaucoup trop pathétique.
En fait, la série aurait très bien tourné en huit épisodes, ou en deux saisons de cinq ou six (en coupant à l’arrivée de Diamondback). Mais il n’y avait tout simplement pas la matière pour treize épisodes d’un seul souffle, et la seconde partie souffre avant tout d’un manque de densité qui donne l’impression que les auteurs ont allongé la sauce pour respecter le volume prévu. Du coup, sur les cinq ou six derniers épisodes, la série lâche son spectateur et, de passionnante, devient passable. Dommage : le début prouve que le potentiel était bien là.