Brice 3
|de James Huth, 2015, ***
Brice est con. Brice est puéril, Brice est égoïste, Brice se regarde le nombril avec admiration pendant que le reste du monde hésite entre pitié et dégoût.
Quelque part, Brice 3 est à l’image de Brice : il est souvent pauvre, il cède plus d’une fois à la facilité, il n’a pas vraiment de consistance.
Oui, mais le critiquer comme si c’était un film, c’est oublier que le concept même est une suite de sketches crétins. Évitons donc d’en attendre un scénario travaillé ou une réalisation gracieuse, ou de critiquer des fautes de continuité — trop nombreuses pour être involontaires. Brice 3 fonctionne comme les vannes de Brice : simple, basique même, mais vif.
Bien entendu, sur la même trame, il aurait pu creuser le comportement de Brice, lui offrir une vraie prise de conscience de sa connerie incommensurable et de son insupportable suffisance, et finalement le faire évoluer. Il préfère figer le personnage dans une attitude éternelle, se contentant de lui créer un alter ego encore pire, d’ajouter trente secondes de « ah oui il me ressemble quand même beaucoup » et de passer à un match de puérilités. Au bout du compte, le vrai rôle critique est laissé aux gamins qui, beaucoup plus adultes que Brice, le mettent face à ses contradictions, sans pour autant parvenir à le faire bouger.
Pas plus subtil que le premier (voire un peu moins, si si, c’est possible), Brice 3 reprend donc la recette de la vanne qui fuse, sans chercher plus loin. En somme, c’est un peu nul, mais du nul qui fait rire — et si on est honnête une seconde, il n’y a aucune raison de se plaindre : c’est tout ce qu’on en attendait.