Glass
|de M. Night Shyamalan, 2019, ***
Il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à Shyamalan : il ne manque pas de suite dans les idées. Bien sûr, parce qu’il passe son temps à refaire sensiblement le même film avec sensiblement les mêmes recettes : depuis Sixième sens, il fait essentiellement des thrillers psychologiques sur un tempo lento à adagio, démarrant dans un univers à peu près normal, avec un bout de mystère qui déraille peu à peu vers le fantastique avant un retournement final.
Mais Shyamalan a aussi de la suite dans les idées lorsque, presque deux décennies plus tard, il ressort des cartons un de ses premiers succès pour le mélanger à sa dernière réalisation.
Glass reprend en effet la suite de la toute dernière scène de Split : Bruce Willis regardant le journal télévisé parlant de la Horde. L’ensemble du film repose sur la relation entre David Dunn (héros d’Incassable, devenu justicier masqué), la Bête (le composant fantastique de la Horde, toujours adepte de l’enlèvement de jeunes filles) et Elijah Price (le méchant d’Incassable, interné mais toujours machiavélique). Vous retrouverez facilement vos repères : aucun personnage n’a évolué d’un pouce, même si une psychiatre essaie de les convaincre que les super-héros, ça n’existe que dans les comics.
Ce qui change un peu des précédents films de Shyamalan, c’est que du coup, l’action prend ici une part bien plus importante que d’habitude. Le rythme est un peu plus andante, il se passe plus de choses, et on suit l’aventure sans trop languir.
Bon, évidemment, ceux qui lui reprochent sa tendance à finir sur des twists un peu gratuits ne vont pas changer d’avis : là, comme ça, on a quelque chose comme trois retournements dans les cinq dernières minutes, concernant le rôle de la psy, les origines des super-héros et le but de Price.
Nous voilà donc face à un thriller honnête, sans doute le plus regardable des Shyamalan récents, mais qui ne mérite pas non plus d’applaudissements exagérés.