Les têtes de l’emploi

d’Alexandre Charlot et Franck Magnier, 2016, ***

J’avais plus vu ce duo de réa­li­sa­teurs depuis le catas­tro­phique Imogene McCarthery, il y a six ans. Vous ne serez donc pas sur­pris d’ap­prendre que je n’a­vais pas vrai­ment pré­vu de voir Les têtes de l’emploi, et puis bon, quand on est au ciné à la bonne heure, par­fois, on est faible et on se laisse aller.

Et bien, c’est fina­le­ment plu­tôt une bonne surprise.

Dubosc n’en fait presque pas trop, et rien que ça, c’est éton­nant. Bien enten­du, son per­son­nage a quelques rap­ports avec son per­son­nage habi­tuel, mais il est plus nor­mal, (un peu) moins cari­ca­tu­ral et lors­qu’il fait des clins d’œil appuyés à Patrick Chirac, c’est plu­tôt pour s’en moquer.

Parfait, monsieur le psychopathe, je pense qu'on a un poste de commercial pour vous. - photo EuropaCorp
Parfait, mon­sieur le psy­cho­pathe, je pense qu’on a un poste de com­mer­cial pour vous. — pho­to EuropaCorp

Le point de départ est simple : on ferme une agence pour l’emploi parce que, ses employés ayant été extrê­me­ment effi­caces pour pla­cer ou radier tous leurs chô­meurs, ils n’ont plus assez d’ac­ti­vi­té. Du coup, ils se mettent à sabo­ter leur bou­lot, réin­té­grant les cas les plus radiables, pla­çant les plus inadap­tés dans les entre­prises les plus exi­geantes, bref, fai­sant le maxi­mum pour accroître le chô­mage dans leur région et pré­ser­ver leur propre emploi.

Évidemment, ce sont trois bras cas­sés et le gros enjeu du film est de voir com­ment leurs plans se retournent contre eux.

Ça ne pisse pas tou­jours très loin, les amorces de réflexions sont rares et le scé­na­rio évite pru­dem­ment tout appro­fon­dis­se­ment, mais ça tourne : les dia­logues sont plu­tôt bien ser­vis, les situa­tions pré­vi­si­ble­ment cocasses s’en­chaînent, on sou­rit régu­liè­re­ment et on ne s’en­nuie pas. Bien sûr, ça fait plus télé­film du dimanche que grand ciné­ma, mais vu d’où on part, on peut consi­dé­rer ça comme une réussite.