The messengers
|d’Eoghan O’Donnell, 2015, *
Une scientifique instable, une mère de famille, un flic infiltré, un gosse asocial, un télé-évangéliste cocu… Leur premier point commun : être morts lorsqu’un astéroïde a frappé le Nouveau-Mexique. Leur deuxième : s’être réveillés quelques instants plus tard avec des pouvoirs bizarres (lire les pensées, soigner sa fille, sortir de son corps, voir l’avenir ou encore taper très fort).
Leur troisième : se retrouver dans un hôpital à Seattle, apprendre qu’ils sont les Messagers et qu’ils doivent trouver puis combattre quatre cavaliers de l’Apocalypse pour sauver l’humanité.
Bon, on va être clair : c’est un peu un gros gloubiboulga religieux. Chrétien, plus précisément, même si on a collé une athée, une bouddhiste et un musulman pour faire bonne figure. L’originalité, si l’on peut dire, c’est l’ambiguïté de Satan, qui joue un peu sur les deux tableaux et n’est vraiment pas pressé de voir arriver l’apocalypse — on s’amuse bien sur Terre à tenter les âmes, une idée déjà (et bien mieux) traitée par Gaiman et Pratchett.
Pour le reste, la série n’est pas dénuée de qualités (bon rythme, réalisation correcte, un certain équilibre tragique-comique), mais elle est plombée par des ressorts cousus de fil blanc : par exemple, je suis loin d’être un spécialiste de la Bible mais j’avais trouvé quel frère était déchu et pourquoi bien avant les personnages de la série… et idem pour le dernier rebondissement du dernier épisode, évident deux épisodes plus tôt même pour un inculte dans mon genre.
Du coup, on comprend mieux que les audiences aient valu à la série d’être annulée très tôt, avant même la fin d’écriture de la saison 1. C’est mérité, même s’il est permis de regretter vaguement cet état de fait : certaines scènes montrent un vrai potentiel, quelques traits de personnages sont intéressants et si elle avait été mieux traitée, The messengers aurait peut-être pu développer un certain intérêt.