Sur la piste du Marsupilami
|de Alain Chabat, 2012, ***
On va partir du principe que vous avez tous lu quelques Spirou et Fantasio de l’époque Franquin. Sinon, vous allez chez votre libraire et vous ne revenez que quand vous aurez corrigé ça, non mais !
Donc, vous savez ce qu’est le marsupilami : un mammifère ovipare sud-américain, doté d’une queue de plusieurs mètres de longueur dont il se sert comme appui, ressort, liane, lasso, poing ou décoration. C’est du Franquin, c’est donc scientifiquement inattaquable, comme tout ce qu’a fait ce Belge à la rigueur proverbiale.
Pour le film, ben on rajoute une couche de Chabat, vous savez, le type qui a pondu ces documentaires sinistres que sont La cité de la peur, Didier, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre et RRRrrrr !!!. Donc, on s’attend forcément à un film extrêmement sérieux, au scénario ciselé et à la profondeur philosophique abyssale.
Vous l’aurez compris : il est prudent de laisser au vestiaire cerveau et esprit critique. Sur la piste du Marsupilami est un divertissement, qui n’a d’autre volonté que d’amuser et d’étonner, ni d’autre prétention que de faire passer 1 h 45 sympa.
Et c’est plutôt réussi.
Bien sûr, les acteurs cabotinent à mort. Bien sûr, les dialogues sont à peu près au niveau zéro sur l’échelle de Nietzsche. Bien sûr, le réalisme de l’ensemble frôle l’arnaque pure et simple.
Mais de temps en temps, un truc très très con et très très assumé, ça détend les neurones. Je dirais pas que je n’ai pas arrêté de rire, ce serait faux ; mais ça m’a bien amusé, j’ai enfin compris pourquoi un chihuahua pouvait être super dangereux (même Jamel Debbouze n’a pas réussi à foirer cette scène), j’adore l’humour noir de très mauvais goût (« Ma mère était la femme de ménage d’Hitler : elle peut vous dire ce que c’est, un patron pas cool ») et je verrai plus jamais Céline Dion de la même manière (ni Lambert Wilson, d’ailleurs).
Alors voilà : aucun claquage de neurones en vue, mais c’est quand même bien distrayant.