Transformers 3 : La face cachée de la Lune
|De Michael Bay, 2011, *
Quand un film crétin est suivi d’une bouse sans nom, l’être humain normal se dit qu’il est temps d’abandonner. Mais je ne suis pas normal ; Michael Bay non plus. Il a donc commis un troisième Transformers, et j’ai donc été le voir.
L’idée du moment, on l’a vu récemment avec X‑Men : le commencement, c’est de revenir aux sources d’une série qui bat de l’aile en la replaçant dans un contexte historique. C’est donc ce que fait Michael, en renvoyant l’arrivée des Transformers à la conquête lunaire, rien que ça.
C’est, de très loin, la meilleure partie du film. La reconstitution des scènes d’époque est soignée, les images d’archives logiquement placées, et on peut juste regretter l’absence de talent du type qui fait la voix de Kennedy.
Ensuite, on passe à la présentation du héros-si-triste-dans-sa-vie-de-merde-malgré-sa-copine-super-canon. Si vous avez vu les deux premiers, vous pouvez faire une sieste, faut juste savoir que le beau gosse avec une sale gueule euh ben non en fait, même sans le connaître vous arriverez à suivre donc vous pouvez dormir tranquille. Enfin, si vous y arrivez : au milieu, quelques alternances agitées viennent interrompre la guimauve mollassonne, avec une bande-son à réveiller un mort.
Après, ben on est à Chicago (pourquoi au fait ?), les Decepticons ont pris le pouvoir et c’est la grosse scène de baston qui pète habituelle. Michael a dû en avoir marre qu’on lui reproche de faire dans l’illisible, parce qu’il fout des ralentis partout. En revanche, le scenario cohérent, ça sera pas encore pour cette fois, ne serait-ce que par l’énergie dingue gaspillée par les Autobots pour sauver la peau de Shia LaBeouf toutes les deux minutes — après tout, c’est qu’un humain comme les douze mille qui crèvent autour d’eux, feraient mieux de s’occuper de leur propre peau, non ?
Au passage, Michael confirme trois choses. La première, c’est sa maîtrise technique : effets spéciaux, mais aussi stéréoscopie sont généralement très réussis. La deuxième, c’est sa manie de toujours en faire trop, que ce soit dans l’interminable baston finale ou dans le relief parfois excessif donné à certaines scènes — on peut régler l’écart des optiques de la Pace Fusion pour accentuer l’immersion, Paul Andersen s’en est beaucoup et bien servi, mais quand on en fait trop ça devient horrible.
La troisième, c’est sa beauferie de base, qui réduit les personnages féminins aux rôles freudiens de base (figure castratrice ou décoration à but pulsionnel).
Au final, comme je suis dans un jour de bonté exagérée, je mets * pour la relecture historique et le cameo de Buzz Aldrin. Et pour éviter que quelqu’un me sorte « et un, et deux, et trois zéros », aussi. ^^