L’enfance du mal
|d’Olivier Coussemacq, 2009, **
Juge blanchi sous le harnois, Henri trouve dans les dépendances de sa maison une jeune squatteuse, Céline. Orpheline, elle lui explique avoir fui sa famille d’accueil ; elle est vive, intelligente et étonnamment cultivée — comme lui, elle aime la musique classique et la littérature. Initialement hostile, la femme d’Henri tombe à son tour son le charme de l’adolescente¹, et le vieux couple sans enfants abrite la jeune sans-abri… qui pourrait bien se révéler toxique.
Y’a un problème tout de même : y’a Pascal Greggory, qui se croit sur une scène de la Comédie-française et déclame façon Corneille des dialogues qui mériteraient plus de naturel. Enfin bon, il est meilleur ici que dans Nuit de chien, c’est déjà ça.
Y’a un autre problème : la réalisation est sacrément mollassonne, limite soporifique.
Et c’est dommage, parce qu’à côté de ça, les autres jouent plutôt bien, et l’idée elle-même n’est pas si mal trouvée et scénarisée. La montée de tension pourrait être réussie avec un peu plus de nerf et le jeu d’échecs où le juge n’arrive qu’à répliquer avec un temps de retard aux mouvements d’une gamine à l’âge mal déterminé est plutôt bien fichu.
Mais voilà, au final, ça laisse une impression fort mitigée, proche de « bon, ben on dirait que c’est tout… », alors qu’il y avait matière à faire une espèce de variante plus policière et moins trash de Hard candy.
¹ Dans la série « je suis méchant donc j’en profite pour tacler mes confrères » : monsieur Delahousse, sachez que l’expression « jeune adolescente » est tout de même légèrement superfétatoire sur le plan de la redondance… et par pure charité, je ne préciserai pas que vous avez tout à l’heure ajouté « de seize ans » pour bien faire comprendre qu’il s’agissait d’une jeune adolescente — oups, on dirait que ça m’a échappé.