Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar
|de Joachim Rønning et Espen Sandberg, 2017, ****
Le quatrième volume de Pirates des Caraïbes était tout de même, disons-le, un poil décevant. Bien sûr, il était rythmé, bien entendu, il avait un mélange de gags et de gore assez réussi, évidemment, les acteurs cabotinaient comme un premier rôle d’Hibernatus, mais il y avait ce scénario bordélique, qui partait dans tous les sens sans savoir où il allait.
L’équipe du cinquième a été très nettement remaniée, avec un mélange de retour aux sources (des acteurs de la première trilogie reviennent) et de nouveauté (personnages inédits, réalisateurs que j’avais pas vus depuis Bandidas, scénariste et compositeur changés). Jeff Nathanson, spécialiste de la création de suites (il a repris les Rush hour et écrit le dernier Indiana Jones), a fait de même pour le scénario, reprenant méthodiquement des éléments bordéliques des épisodes précédents et y ajoutant quelques ingrédients de son crû — à commencer par le trident de Poséidon, motivation essentielle de tout le monde.
Le résultat est franchement plaisant : les gags se renouvellent suffisamment pour ne pas trop lasser (même le casse de la banque qui lance le film), les personnages sont plutôt cohérents quoique fort prévisibles, les effets spéciaux sont efficaces sans trop en faire… Certes, la scène finale est un poil trop longue, certes, les rebondissements sont conformes aux prévisions, certes, Johnny continue à en faire trois tonnes à chaque plan, mais on retrouve la patte des premiers épisodes : zéro crédibilité, zéro sérieux, du pur divertissement assumé qui tient le bon rythme.
C’est évidemment calibré pour plaire au plus grand nombre mais, soyons honnête : une fois de temps en temps, c’est bien agréable.