Kong : Skull island
|de Jordan Vogt-Roberts, 2017, ****
Nous sommes au début des années 70. Les satellites cartographient les bouts de planète où l’homme n’a jamais mis le pied, révélant l’existence d’une île que les navigateurs ont toujours évitée. Des scientifiques, convaincus que l’île peut abriter des monstres inconnus, et des militaires, qui veulent placer un drapeau américain avant que les Russes n’arrivent, forment une opération pour l’explorer : avec un lot d’hélicoptères, ils traversent le micro-climat qui abrite l’île, tentent d’analyser la structure du sol, puis… un hélico se prend un arbre. Pas un arbre qui dépasse, un arbre qui vole. Parce que les pénétromètres ont un peu énervé un autochtone plutôt baraqué : Kong.
Je vais pas vous mentir : un film qui commence par un pilote de Zéro face à un pilote de Mustang, fatalement, ça me plaît. Un film qui détourne éhontément Apocalypse now, aussi, évidemment. Un film où un vieux taré poilu a construit un radeau en bricolant une pointe avant de Superfortress, encore mieux. Un film qui vous met toute la panoplie des zicos des années 60, de Creedance Clearwater Revival à Jefferson Airplane, et qui n’évite de vous passer les Doors que parce qu’un personnage dit « we need to break on through to the other side » en traversant un nuage, je dis « oh yeah ».
Est-ce léger ? Non, absolument pas. Skull island penche vers la parodie jusqu’à y plonger résolument. Il mise avant tout sur la loufoquerie, mâtinée d’une petite touche d’antimilitarisme de bonne facture (après tout, ça se passe en 73 et l’héroïne est photoreporter) et assortie d’action directe et efficace. Il ne se perd pas en considérations philosophiques, ne vise aucun réalisme, mais c’est une suite de gags et de répliques plutôt réussis, reposant sur le comique de situation et des acteurs qui cabotinent un poil, et le résultat est garanti totalement distrayant.