Kaamelott : deuxième volet, partie 1

d’Alexandre Astier, 2025, ****

Et ben voi­là, on n’a pas eu besoin de poi­reau­ter 14 ans pour avoir la suite. Comme son nom l’in­dique, Kaamelott : deuxième volet, par­tie 1 s’ins­crit dans la conti­nui­té du pre­mier volet. Selon la mode du moment, il est divi­sé en deux mor­ceaux, et on sait déjà qu’on aura à peine plus d’un an à attendre pour la seconde par­tie du deuxième volet.

Donc, voi­là. Tout s’est effon­dré, Arthur et Guenièvre squattent chez les parents d’i­celle, Arthur déprime comme d’ha­bi­tude, se lève au mieux vers midi en gro­gnant, s’en­gueule avec ses beaux-parents en se rem­plis­sant la panse et retourne se cou­cher. Pendant ce temps, son entou­rage essaie de recons­truire une table ronde, espé­rant remo­ti­ver le roi et retrou­ver un sem­blant de socié­té qui fonc­tionne. Arrive aus­si tout un lot de jeunes che­va­liers nour­ris des exploits de leurs aînés, pres­sés de mener leurs propres quêtes et de vivre de nou­velles aven­tures. Les dieux, pour leur part, sont pas super contents que leur chou­chou ait tota­le­ment aban­don­né toutes ses mis­sions, et ils mani­festent leur décep­tion en essayant de le fou­droyer et en ren­voyant la dame du lac sur terre avec des visions angois­santes de noyade.

Tout se pré­sente donc pour le mieux pour lan­cer une nou­velle his­toire épique, pleine de col­la­bo­ra­tion intel­li­gente, de franche cama­ra­de­rie et d’am­biance enjouée. (Mentions non contractuelles.)

Arthur au lit, éveillé, Guenièvre dormant paisiblement
Je dis pas qu’on est bien dans son lit, je dis juste que c’est pire quand on en sort. — pho­to SND

J’ai une mau­vaise nou­velle : on a per­du Sting. Bon, c’est nor­mal, c’é­tait pré­vu, mais quand même. J’ai aus­si une bonne nou­velle : Christian Clavier fait deux scènes en tout et pour tout, bon débar­ras. Le reste du cas­ting excelle à dif­fé­rents niveaux, avec des per­son­nages qui ont sou­vent beau­coup évo­lué (sur­tout ceux qu’on n’a­vait pas ou très peu vus depuis la série). Les nou­veaux venus sont éga­le­ment plu­tôt bien choi­sis et renou­vellent sym­pa­thi­que­ment l’u­ni­vers, aus­si bien du côté des jeunes che­va­liers que de la géné­ra­tion pré­cé­dente (men­tion spé­ciale à Thomas VDB).

La réa­li­sa­tion pour­suit son évo­lu­tion, avec non seule­ment d’in­nom­brables plans exté­rieurs mais une immense varié­té de pay­sages, de Malte à l’Islande en pas­sant par les contre­forts du Vercors et la val­lée de la Dordogne si j’ai bien vu 1.

Karadoc dans une forêt humide
Comment ça, je suis convo­qué à la table ronde ? Mais vous pou­viez pas pré­ve­nir ? — pho­to SND

Le scé­na­rio, pour sa part, est dans la lignée du pré­cé­dent, peut-être un poil plus sinistre, mais il trouve un nou­vel équi­libre grâce aux jeu­nots – qui partent en quête avec l’en­thou­siasme et la cré­ti­ne­rie rafraî­chis­sante d’Yvain et Gauvin dans les pre­miers livres de la série. L’écriture joue de cette mul­ti­pli­ci­té de per­son­nages et d’ac­tions, alter­nant métho­di­que­ment entre les dif­fé­rents groupes et les dif­fé­rentes quêtes. À la sor­tie, j’ai enten­du un jeune spec­ta­teur trou­ver que « C’est pas très sui­vi pour un film, ça fait un peu comme une série avec des épi­sodes qui s’en­chaînent », et je crois que j’ai enten­du la voix d’Astier bou­gon­ner à tra­vers l’é­ther : « Oui bah en même temps c’est un peu le concept hein. »

Plutôt plus réus­si que le pre­mier volet (bien qu’un peu moins humo­ris­tique), ce Kaamelott 2.1 se ter­mine bien sûr bru­ta­le­ment, avec un énorme cliff­han­ger qui laisse en sus­pens qua­si­ment toutes les intrigues. Il fau­dra reve­nir dans un an pour véri­fier si c’est bien un seul film qui a été cou­pé en deux ou si c’est un dip­tyque qui ne dit pas son nom.

  1. En véri­fiant, je m’en sors pas mal, j’ai juste raté l’Ardèche, le nord de l’Isère et l’Hérault. Jouer à GeoGuessr au ciné­ma : check.[]