Chips
|de Dax Shepard, 2017, **
C’est dingue, la quantité de séries qui ont bercé la jeunesse de ma génération qui sont reprises au cinéma de nos jours. À croire que les réalisateurs de mon âge ont envie de retomber en enfance, ou un truc du genre. Enfin bref.
CHiPs, c’était simple : un blond propre et carré, un brun fonceur et hâbleur, deux motos à sirènes, des courses-poursuites, de rares coups de feu et des bagarres. Ça volait pas haut, c’était extrêmement répétitif (tous les épisodes étaient peu ou prou calqués sur le même moule), mais c’était distrayant, parfois drôle et garanti tout public.
Curieusement, les scénaristes du film ont jugé utile de forcer le trait. Voilà donc Baker ancien coureur de motocross, cassé de partout et un peu con sur les bords, et Ponch obsédé au dernier degré et éjaculateur précoce. Autant dire que ça va pas faire dans la légèreté.
Le film a en fait deux qualités : les acteurs et le montage. Le casting est évidemment rempli de comiques habitués aux blagues de bas étage, Peña et Shepard en tête, et leur talent permet de sauver quelques scènes franchement lourdes (même si pour celle de la baignoire, désolé, il n’y avait rien à faire). Et le film est rythmé, frétillant, passant d’une scène à l’autre avec une grâce que le script n’avait pas prévue.
Il a une troisième qualité : une scène sublime, impliquant un câble, qui mérite totalement d’être vue, tant elle arrive à surprendre le spectateur.
Le reste… Le reste est distrayant, regardable, franchement con mais assumé comme tel et plein de bonne humeur. Lourd, mais honnêtement lourd. Du coup, si vous n’avez rien de mieux à faire dans un Boeing entre Paris et San Francisco, vous pouvez y jeter un œil, ça vous occupera deux petites heures.