Camping 3
|de Fabien Onteniente, 2015, *
J’avais vu Camping, je sais plus où ni quand, ni ce que j’avais bu pour rendre ça supportable. Ça m’avait laissé le souvenir d’un éloge de la beauferie ressuçant sans vergogne tous les clichés possibles et imaginables, sur la base d’une structure emmerdeur/emmerdé classique mais ratée. Du coup, vu que des potes sadiques m’ont mis au défi d’y aller, je me suis fait le troisième volume sans avoir vu le deuxième et sans avoir aimé le premier.
C’est presque une bonne surprise : Camping 3 n’est pas si mauvais que ça. En fait, il y a même une poignée de gags qui tombent bien et de vannes qui marchent, l’écho entre jeunes couillons un peu relous et vieux beau très lourd qui se rêve toujours jeune fonctionnant pas mal. Oh, il y a bien sûr plein de gags qui tombent à plat (le seul bon moment de Brasseur, c’est à la fin), mais ça n’est pas le navet ultime que pouvait être Les bronzés 3.
Ceci dit, on va pas se mentir, le film ne regorge pas de qualités. Ça reste très lourd, les gags (qu’ils fonctionnent ou pas) sont bien trop souvent tirés en longueur et surtout, il y a ce relent d’homophobie qui forme un fil rouge du film. S’il prétend rire de son personnage, il parvient surtout à ériger en art la moquerie sur les plus basiques clichés anti-pédés ; on peut rire au premier clin d’œil aux Village People, mais à la longue on finit par avoir dans la bouche le goût rance des années 60, au point d’être presque soulagé quand on revient à la morale traditionnelle « ah oui en fait les femmes c’est bien » — juste parce que ça met fin à cette interminable série de sketches tristement réacs.
Mais il reste que quand on s’attend à être affligé d’un bout à l’autre, n’avoir qu’un vrai point noir à relever dans une comédie à part cela vaguement lourde, mais regardable, c’est une bonne surprise.
PS : ce qui est spectaculaire, c’est à quel point la bande annonce (que je viens de découvrir) montre un film infiniment plus beauf que ce qu’il est, comme si la production s’était concentrée sur ce qui peut parler aux plus ringards et aux plus cons de nos concitoyens.