Le film oublié de Guy Hamilton
|Tout à l’heure, comme beaucoup de gens, j’ai appris la mort de Guy Hamilton, annoncée par Roger Moore sur Twitter. On me dira que c’est un événement relativement normal, pour un homme britannique de 93 ans, et je n’aurai rien à répondre.
Mais là, y’a Libération qui m’énerve.
Lisez donc leur nécrologie sur Guy Hamilton. Y’a rien qui vous choque ?
Oui, ils ont trouvé le moyen de parler de sa carrière sans même évoquer La bataille d’Angleterre.
Pour mémoire, La bataille d’Angleterre est à la Seconde guerre mondiale ce que Les anges de l’enfer était à la première : une fresque gigantesque racontant cette bataille avec des moyens assez incroyables pour l’époque (dont une flotte aérienne jamais réunie depuis). Il y a un moment que je ne l’ai pas revu, mais si ma mémoire est bonne, c’était un excellent exemple de film de guerre réaliste, fidèle aux événements et sans fioriture malgré une grandeur certaine ; en tout cas, il est régulièrement cité aux côtés des Le jour le plus long et autres Paris brûle-t-il ? parmi les références incontournables du genre.
Certes, les quatre James Bond de Hamilton sont des grands classiques et ont participé à figer l’image du personnage — ils couvrent la fin de la participation de Sean Connery et le début de celle de Roger Moore, difficile de faire plus canonique.
Mais La bataille d’Angleterre est resté dans les annales, il a servi de références à deux générations de réalisateurs filmant un combat aérien, et il aurait bien mérité d’être au moins cité…
(Note : vu que l’article est signé « Libération (avec AFP) », j’ai pris le soin de vérifier que la redoutable Agence France-Presse n’était pas responsable de cet impardonnable oubli. J’ai trouvé trois autres articles basés sur la même dépêche, sur Le Figaro, L’Express et FranceTVinfo. Tous trois citent La bataille d’Angleterre : seul Libé a fait l’impasse.)