American pastoral
|d’Ewan McGregor, 2016, *
J’aime bien Ewan McGregor. J’aime bien Jennifer Connelly, même si ça fait quinze ans que je ne l’ai pas vue dans un rôle marquant. J’aime bien Dakota Fanning, même si elle s’est égarée dans une série à vampires oubliables. J’aime beaucoup certaines choses de John Romano, de Martin Ruhe et de Melissa Kent. Et j’aime bien l’idée que des parents bien rangés de la bonne société américaine soient brutalement réveillés par les actions criminelles de leurs enfants.
Bref, sur le papier, ce film a tout bon. Il est bien joué, bien photographié, bien monté (plutôt contemplativement, mais ça colle à l’ambiance), bien écrit, et il touche à des thématiques intéressantes : le carcan des apparences sociales, l’avenir tout tracé de ceux dont on voit dès l’adolescence qu’ils sont destinés à réussir, les frustrations de ceux qui héritent de cette structure sociale, les bas-fonds de la société et la façon dont on les masque…
Il a tout bon, et il devrait être un chef-d’œuvre doux-amer, à mi-chemin entre pitié et cynisme.
Mais il est comme une béchamel ratée : malgré les meilleurs ingrédients et la meilleure volonté, le film ne prend pas. Il reste posé là, sans intérêt et même vaguement chiant, avec toute l’amertume d’un potentiel gâché.