American pastoral

d’Ewan McGregor, 2016, *

J’aime bien Ewan McGregor. J’aime bien Jennifer Connelly, même si ça fait quinze ans que je ne l’ai pas vue dans un rôle mar­quant. J’aime bien Dakota Fanning, même si elle s’est éga­rée dans une série à vam­pires oubliables. J’aime beau­coup cer­taines choses de John Romano, de Martin Ruhe et de Melissa Kent. Et j’aime bien l’i­dée que des parents bien ran­gés de la bonne socié­té amé­ri­caine soient bru­ta­le­ment réveillés par les actions cri­mi­nelles de leurs enfants.

Bref, sur le papier, ce film a tout bon. Il est bien joué, bien pho­to­gra­phié, bien mon­té (plu­tôt contem­pla­ti­ve­ment, mais ça colle à l’am­biance), bien écrit, et il touche à des thé­ma­tiques inté­res­santes : le car­can des appa­rences sociales, l’a­ve­nir tout tra­cé de ceux dont on voit dès l’a­do­les­cence qu’ils sont des­ti­nés à réus­sir, les frus­tra­tions de ceux qui héritent de cette struc­ture sociale, les bas-fonds de la socié­té et la façon dont on les masque…

Plans superbes, acteurs impec­cables, scé­na­rio inté­res­sant… — pho­to Richard Foreman

Il a tout bon, et il devrait être un chef-d’œuvre doux-amer, à mi-che­min entre pitié et cynisme.

Mais il est comme une bécha­mel ratée : mal­gré les meilleurs ingré­dients et la meilleure volon­té, le film ne prend pas. Il reste posé là, sans inté­rêt et même vague­ment chiant, avec toute l’a­mer­tume d’un poten­tiel gâché.