Miss Peregrine et les enfants particuliers
|de Tim Burton, 2016, ***
Tim Burton a une qualité : il sait toujours trouver un équilibre entre le mignon et le flippant. Nul ne sait mieux transformer une innocente poupée de chiffon en prédateur terrible, créer une ambiance angoissante dans un univers gai et coloré, ou mêler innocence et perversions comme les deux faces d’une même pièce. Du coup, pour cette histoire de gentils enfants super glauques, de directrice d’école terrifiante de gentillesse et de prédateurs invisibles sur une paisible île galloise, son choix était une évidence — et il est difficile de s’en prendre à la réalisation ou à la direction artistique.
Certes, mais.
Mais la moitié des personnages ne servent absolument à rien, et les scénaristes ont parfois dû se creuser le chou pour justifier leur présence.
Mais les acteurs sont très inégaux : j’avais plus vu Samuel cabotiner autant depuis Incassable, Asa conserve avec application les mimiques d’une huître ébahie et Ella surjoue au lieu de survoler.
Mais, globalement, tout est extrêmement conforme aux canons du roman pour ados, les réactions de chaque personnage étant totalement prévisibles dès la première scène où il apparaît. Du coup, les éléments de suspense tombent à l’eau : on sait exactement ce qu’il va se passer tout au long du film.
Un produit propre, bien fait, parfaitement calibré, distrayant et pas désagréable, mais dépourvu d’âme et d’enjeu, en somme.