Moonwalkers

d’Antoine Bardou-Jacquet, 2015, ****

Mais d’où vient cette légende selon laquelle les Américains ne seraient jamais allés sur la Lune, et les images d’Armstrong, Aldrin et les autres mar­chant sur cet astre auraient été tour­nées par Stanley Kubrick ? Selon Dean Craig et Antoine Bardou-Jacquet, elle vient d’une vraie opé­ra­tion de la CIA, qui aurait pré­pa­ré ce « plan B » au cas où Apollo XI aurait capo­té. Dieu mer­ci, la mis­sion a été au bout et les images tour­nées ont pu être oubliées. Dieu mer­ci, parce que l’o­pé­ra­tion de cou­ver­ture a, elle, été un fias­co total : dans l’a­vion, un voi­sin col­lant et mal­adroit a ren­ver­sé son café sur la pho­to de Kubrick, per­met­tant à deux petits escrocs anglais de se faire pas­ser pour lui auprès de l’agent de la CIA.

Tu crois vraiment qu'il va me prendre pour Stanley Kubrick ? - photo Mars distribution
Tu crois vrai­ment qu’il va me prendre pour Stanley Kubrick ? — pho­to Mars distribution

Sur le papier, Moonwalkers n’a pas des masses de qua­li­tés. Montage et réa­li­sa­tion banals, direc­tion d’ac­teurs exa­gé­rée, effets de manches faciles et humour bas de pla­fond sont au rendez-vous.

Oui, mais.

Mais c’est anglais. Enfin, sauf le réa­li­sa­teur, mais passons.

C’est anglais, et les Anglais ont tou­jours cette touche par­ti­cu­lière qui leur per­met de faire pas­ser n’im­porte quelle outrance, d’en faire trop en étant exac­te­ment assez trop, d’être gra­cieux dans le bour­ri­nage et légers dans la pesan­teur, d’être fins dans le gras et de trans­for­mer la boue en or.

Tiens, agent Machin, tire là-dessus, c'est le scénariste qui me l'a filé, ça va te détendre. - photo Mars distribution
Tiens, agent Machin, tire là-des­sus, c’est le scé­na­riste qui me l’a filé, ça va te détendre. — pho­to Mars distribution

Moonwalkers n’est pas un grand film, les esprits cha­grins trou­ve­ront même qu’il est un net ton en des­sous de Good mor­ning, England ! ; mais c’est une petite comé­die paro­dique sans pré­ten­tion, qui assume sa sim­pli­ci­té et ses inco­hé­rences, qui joue sur les excès volon­taires de ses acteurs (et sur la gueule de tueur de Ron Perlman), et qui n’a pas d’autre ambi­tion que de faire sou­rire. Ne la pre­nons pas pour ce qu’elle n’est pas, et conten­tons-nous de pas­ser un bon moment pour sor­tir avec un sou­rire idiot sur le visage.