Elvis & Nixon
|de Liza Johnson, 2016, ****
Un chanteur populaire qui traverse une crise existentielle et veut lutter contre la drogue chez ses auditeurs. Un président impopulaire qui veut être réélu et cherche à se dégager de son image de vieux con. Elvis Presley a donc rencontré Richard Nixon le 21 décembre 1970 ; celui-là est reparti avec un badge du Bureau des narcotiques, et l’affaire est restée secrète jusqu’après la réélection de celui-ci.
Concrètement, ça n’est rien, juste l’histoire d’une pop star qui collectionne les badges de forces de l’ordre et qui arrive à rencontrer le président des États-Unis. On pourrait même dire qu’on s’en fout.
Mais les auteurs ont su broder autour de cette rencontre pour en faire des portraits gentiment délirants, avec un sens de l’absurde qui rappelle délicatement le cinéma anglais. Le film repose énormément sur le jeu des acteurs, sur un comique de situation assez réussi et sur des dialogues ciselés ; mais si la technique n’a rien de remarquable, elle n’est pas non plus problématique et sa discrétion sert en fait le numéro de duettistes de Shannon et Spacey. Notons également que le film aurait pu se reposer sur ses deux poids lourds ; il n’en est rien, et les seconds rôles sont également bien écrits et bien servis, l’histoire étant largement narrée de leur point de vue.
Ça n’a rien de bouleversant sur le plan historique ou social, ça ne change pas fondamentalement l’image qu’on peut avoir de Presley et de Nixon (deux réacs qui auront un destin particulier…), mais c’est une comédie légère et plutôt enlevée qui tourne assez bien.