Bridgerton

de Chris Van Dusen, 2020, **

George a une case en moins. Son fils, George, est donc prince régent du Royaume-Uni, ce qui per­met à la reine consort, Charlotte, de se concen­trer sur la musique, la pein­ture, les jar­dins, les bonnes œuvres, la vie de la cour, les récep­tions et les bals, et bien sûr la ponte.

C’est dans ce cadre que nous décou­vrons les Bridgerton, les Featherington et les Hastings, au moment où filles aînées et héri­tier vont débu­ter. Bourgeois et aris­to­crates, ils ont tout : ils ont de l’argent, ils ont des titres, ils ont une répu­ta­tion (et des répu­ta­tions…), ils ont des vil­las et des palais, ils ont des connexions dans la bonne socié­té, ils ont par­fois l’o­reille de la reine, ils ont de superbes robes et de splen­dides cos­tumes, ils ont un goût pour les ragots, l’in­trigue et la mani­pu­la­tion, ils ont même, par­fois, briè­ve­ment, fuga­ce­ment, une pen­sée pour les innom­brables qui bossent et crèvent dans les champs pour sou­te­nir leur pres­ti­gieux train de vie.

René-Jean Page et Phoebe Dynevor dans Bridgerton
— Ma chère, cela vous déran­ge­rait-il si je vous mani­pu­lais, vous men­tais sur un truc fon­da­men­tal et pré­fé­rais vous fuir plu­tôt que de vous par­ler de mon enfance ?
— Nullement, très cher, ça jus­ti­fie­rait que je vous mente, vous mani­pule et vous viole.
- pho­to Netflix

Mais, à mon humble avis, après avoir vu toute la pre­mière sai­son, il leur manque un truc.

À tous.

Ils manquent tous d’un acces­soire de cette époque très à la mode de l’autre côté de la Manche, qui rehaus­se­rait élé­gam­ment leurs cous soi­gnés à la com­plexion impeccable :

une. bonne. grosse. guillotine.

Alors oui, sur le plan tech­nique, c’est réus­si. Joliment déco­ré, magni­fi­que­ment joué, par­fai­te­ment réa­li­sé (mal­gré quelques lon­gueurs) et super­be­ment écrit (bien qu’un poil ver­beux par­fois)… Mais avec tous ces per­son­nages égoïstes, arri­vistes et puants, putain que ça manque d’a­bo­li­tion des pri­vi­lèges et de décol­la­tions publiques !