The innøcents
|de Hania Elkington et Simon Duric, 2018, **
C’est l’histoire de June et Harry, deux ados qui fuguent. Ils se font poursuivre par un Norvégien flippant, et quand il attrape June, il tombe dans le coma… et elle prend sa forme. Quelques heures plus tard, elle redevient June, et il se réveille.
C’est l’histoire du Dr Halvorson, un psychiatre qui veut aider un lot de femmes capables de changer de forme à contrôler leur pouvoir. Il les planque au fond d’un fjord et ça ressemble sévèrement à une secte.
À mon avis, il faut présenter ça comme ça. Parce que ces deux histoires, qui se croisent et se rejoignent peu à peu, sont traitées de manière très différente.
La fugue des ados, leurs expériences, les gens qu’ils rencontrent, les parents qui essaient de les retrouver et les Norvégiens qui les poursuivent, tout cela est narré sur un rythme enlevé, avec des dialogues naturels bien servis et une dose d’humour sympathique. L’aspect fantastique est bien traité, dévoilé peu à peu, avec des enjeux divers au fil des épisodes.
La secte psychiatrique, les traitements, l’histoire du docteur et de sa première patiente, sont au contraire très figés, ampoulés et mélodramatiques, et peu aidés par une direction d’acteurs très théâtrale. Ça tourne en rond et chaque effet est tout simplement survendu.
Et naturellement, quand les deux axes se rapprochent, le mélo sursymbolique prend le pas sur la tragicomédie rythmée.
C’est dommage : l’idée de départ est bonne (malgré quelques présupposés chelous, notamment les rôles des parents), mais le traitement exagéré de la partie champêtre et du finale nuit sérieusement à l’intérêt de l’ensemble.