Star Trek sans limites

de Justin Lin, 2016, ****

En relan­çant Star Trek, J.J. Abrams avait fait un film d’ac­tion assez léger, humo­ris­tique, qui n’a­vait rien de bou­le­ver­sant mais tour­nait bien. Pour son second opus, il s’é­tait pris à vou­loir faire quelque chose de sérieux et les pieds dans le tapis. Depuis, il est par­ti pla­gier Star wars et a lais­sé les com­mandes de Star trek à Justin Lin. Justin, qui a pon­du de bons Fast & Furious, ceux où l’ac­tion res­tait lisible et où l’hu­mour res­tait potache sans deve­nir lour­dingue : sur le papier, ça pou­vait être un bon choix.

Et ça se confirme dès la pre­mière scène : elle com­mence comme du pré­ten­tieux auto-com­plai­sant dans la lignée du second mais, d’un coup, elle bas­cule dans la paro­die active amu­sante. Par la suite, le film conserve cet équi­libre, avec des dia­logues qui ne cassent pas trois pattes à un canard (mais font pro­gres­ser l’in­trigue et les rela­tions entre per­son­nages), des vannes gen­ti­ment pré­vi­sibles mais qui passent bien, et de l’ac­tion vive mais que l’on suit aisément.

Une guerrière farouche garantie 100 % à base de clichés recyclés est cachée dans cette image. - photo Paramount Pictures
Une guer­rière farouche garan­tie 100 % à base de cli­chés recy­clés est cachée dans cette image. — pho­to Paramount Pictures

Un grand film ? Faut pas pous­ser non plus. Les acteurs sont tou­jours en car­ton, les scènes d’ac­tion finales sont un poil longues et Un odieux connard va sans doute s’en don­ner à cœur-joie lors­qu’il sou­li­gne­ra les failles du scé­na­rio (le genre de petite fis­sure qui a cou­lé le Britannic). Et puis, il y a cette hor­rible faute dans le titre fran­çais (s’il y a zéro limite, alors c’est au singulier).

Mais c’est un film fun, sans pré­ten­tion, qui tourne sans fati­guer les neu­rones. Alors pour­quoi pas ?