Ralph 2.0
|de Rich Moore et Phil Johnston, 2018, ****
Il y a sept ans, Ralph, méchant du jeu Fix it Felix Jr dans une salle d’arcade, voulait devenir un héros. Ce faisant, il provoquait catastrophe sur catastrophe dans l’ensemble des jeux, envoyait un message un peu gnangnan sur l’acceptation de soi et de son travail de merde pour les quelques enfants du cinéma, et surtout projetait des tonnes de madeleines en direction des trentenaires qui accompagnaient les enfants — ou qui venaient voir le film pour eux-mêmes.
Le temps a passé. Ralph a tellement bien accepté sa vie et son travail qu’il ne veut même pas imaginer que quoi que ce soit change ; Vanellope, pilote de Candy crush, connaît tous les niveaux de son jeu par cœur, tous ses bonus ont été débloqués, et elle rêve de nouveauté. Ralph veut l’aider, cause une catastrophe et casse Candy crush, faisant de Vanellope une sans-jeu-fixe.
Mais la salle d’arcade s’est dotée d’un nouvel équipement : un accès à Internet. Et sur Internet, il est possible de trouver la pièce qui permettrait de réparer Candy crush. Les deux héros filent donc en ligne, à la recherche de cet « eBay » où l’on trouve des pièces de vieux jeux, en tentant d’éviter les pop-ups, les publicités intempestives, et surtout le don de Ralph pour tout casser, même l’Internet.
Est-ce beaucoup plus avancé que Les mondes de Ralph ? Non, pas vraiment. On pourrait presque parler de variation sur un thème imposé, tant les fondamentaux (Ralph veut être gentil ; Ralph casse tout ; ça tombe sur Vanellope ; ils cherchent à réparer) sont les mêmes. La petite subtilité, c’est qu’il y a cette fois une touche de « on ne possède pas ses amis », mais c’est à peu près tout.
Comme le premier, Ralph 2.0 compte sur le spectacle pour les enfants et les références pour les adultes. Outre l’imagination visuelle débordante pour recréer ce que pourraient être dans la vraie vie à la fois le bordel d’internet et l’identité de chaque site, il y a de multiples clins d’œil à l’impact majeur du réseau dans la vraie vie. C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient riche sur Youtube, cliquer sur les pubs amène bien des mauvaises surprises, les gens dépensent des heures et des fortunes pour obtenir des bonus dans des jeux… et l’infrastructure est toujours moins robuste qu’on le croit.
Au passage, on réadapte de nouveaux jeux, le fils naturel de Grand theft auto et de Destruction derby étant au cœur de l’intrigue. Et on se moque généreusement des princesses Disney, de Star wars et des Marvel récents, aussi.
Le résultat fait passer un très bon moment, bourré de madeleines plus ou moins subtiles. Sur le fond, ça n’a rien d’extraordinaire, mais c’est splendidement réalisé et parfaitement construit pour que les gens comme moi s’éclatent d’un bout à l’autre.