Le rôle de ma vie
|de Zach Braff, 2014, ****
Portrait d’une famille, au moment charnière où la maladie du grand-père oblige les enfants à quitter l’école privée et le père à repenser sa non-carrière d’acteur.
Zach Braff est juste un poil geek, du coup il truffe son film de références calculées pour parler au trentenaire juste un poil geek, qu’il s’agisse de faire du cosplay un élément essentiel de l’intrigue ou de glisser un bref et discret clin d’œil à Scrubs. Il est aussi plus tout à fait jeune, du coup il pose plein de questions que peuvent se poser les trentenaires un peu paumés — comment ça, « pléonasme » ? Et il est pas complètement triste, du coup il désamorce souvent les scènes dramatiques pour faire marrer, parfois juste un peu jaune. Enfin, comme il aime les belles choses, il a pioché un bon directeur photo (Lawrence Sher) et l’a laissé faire quelques très jolis plans.
Ce mélange tragi-comique fonctionne parfaitement, entre comédie enlevée, farce loufoque et tire-larmes assumé, et si certaines scènes sont un poil pesantes (oui, c’est bon, on a compris qu’on est triste quand quelqu’un meurt…), l’ensemble est franchement émouvant, prenant et amusant tout à la fois ; et sous ses airs de pas y toucher, c’est un vrai régal qui nous est ici proposé.