Pixels

de Chris Colombus, 2015, *

J’ai sou­ve­nir, je ne sais ni où ni quand, d’a­voir lu un article de presse par­lant de la « revanche des nerds », ce phé­no­mène par lequel, des Steve Jobs, Bill Gates et consorts aux Sergey Brin, Mark Zuckerberg et assi­mi­lés, ceux qui étaient des inadap­tés obsé­dés par l’in­for­ma­tique à l’a­do­les­cence deve­naient les super­stars adu­lées de la hi-tech à l’âge adulte.

Et bien Pixels, c’est la même chose, la sub­ti­li­té en moins. C’est l’his­toire d’un monde où le pré­sident des États-Unis conti­nue à bouf­fer avec son pote geek que tout le monde méprise, où des extra-ter­restres ont décou­vert les jeux vidéo d’ar­cade du début des années 80 et pris ça pour un défi, et où les vieux autistes qui ont pas­sé leur enfance à jouer sur ces jeux deviennent bru­ta­le­ment les héros char­gés de sau­ver le monde.

Le seul truc à peu près réussi du film : Q*bert. (Et s'il vous donne l'impression d'être le seul à ne pas avoir l'air abruti sur cette image, c'est normal.) image Sony pictures
Le seul truc à peu près réus­si du film : Q*bert. (Et s’il vous donne l’im­pres­sion d’être le seul à ne pas avoir l’air abru­ti sur cette pho­to, c’est nor­mal.) image Sony pictures

La réa­li­sa­tion est sans éclat (Chris Colombus, quoi), le scé­na­rio repose sur une accu­mu­la­tion de coïn­ci­dences ridi­cules et un lot de blagues potaches, et les acteurs méritent des baffes — oui, même Peter Dinklage, après tout y’a pas de rai­son que les Lannister soient les seuls à taper des­sus. Quant aux adap­ta­tions de jeux vidéo, rai­son d’être du film, elles sont fran­che­ment ratées, avec une men­tion spé­ciale au Donkey Kong final où plu­sieurs joueurs font équipe pour finir par ne pas res­pec­ter la logique du jeu (mais il faut recon­naître que les scènes de Pac-Man sont bien pour­ries aussi).

Bon, ça reste vague­ment diver­tis­sant et ça n’ar­rive même pas à être vrai­ment mau­vais ; c’est juste une série Z très ordi­naire et pour les nos­tal­giques dans mon genre, Les mondes de Ralph est une made­leine infi­ni­ment plus réussie.