Lupin III : the First
|de Takashi Yamazaki, 2019, **
Dans les films d’animation japonais, il y a des chefs-d’œuvre inoubliables, subtils, poétiques, pleins de gags et de rebondissements qui captivent les enfants, ainsi que de symbolisme et de réflexion sur la vie, l’univers et tout le reste pour séduire leurs parents. Des Souvenirs de Marnie, des 君の名は, des Les enfants-loups, Ame et Yuki, et je vous laisse compléter la liste.
Mais il y a aussi les autres. Les innombrables œuvres de commande, qui déclinent à l’infini des thèmes déjà vus, soignées jusqu’aux plus infimes détails, enlevées, jolies, bourrées d’humour et de rebondissements et… et c’est tout.
C’est dans cette rubrique qu’on va classer Lupin III : the First1, qui a tout le rythme, toutes les surprises, toutes les blagues, tous les personnages qu’on peut souhaiter, mais qui offre très exactement un et un seul niveau de lecture — celui qui va permettre aux gosses d’une dizaine d’années de s’éclater, sans trop affliger les adultes.
Ça n’est pas mauvais, au contraire. On passe un très bon moment à regarder Lupin — puéril, mesquin et généreux, cynique et idéaliste, et surtout puéril — et ses camarades poursuivre le journal d’un scientifique disparu, tout en fuyant les flics et une secte néonazie. On rit volontiers, on profite un peu du suspense, il y a plein de choses qui volent, ben oui, même le héros vole, c’est le petit-fils d’Arsène Lupin, vous suivez ou quoi ?
Et sitôt le générique de fin bouclé, en faisant le bilan, on s’aperçoit qu’il n’y a pas grand-chose à en retenir. C’est une excellente distraction, mais une pure distraction, aussi superficielle qu’efficace, que vous reverrez sans doute une fois avec plaisir quand vous aurez des enfants ou quand vous garderez ceux des potes, mais à laquelle vous n’accorderez pas une pensée d’ici là.