Ragnarök
|d’Adam Price, 2020, ***
Si vous avez lu Thorgal, vu Thor, ou autres trucs du style, vous savez que le Ragnarök, littéralement « crépuscule des dieux » ou « destruction des dieux » selon les sources et l’orthographe retenue, est la grande bataille entre les dieux et les jötnar1, entraînant la fin du monde des hommes.
Bon.
Ragnarök, c’est la version teen movie de l’histoire.
On a donc une famille de bourges à qui tout réussit, dont l’industrie fait vivre la ville d’Edda… et la fait crever : leurs activités sont super polluantes et ils participent activement au changement climatique. Et voilà que reviennent dans le coin Déprime et ses deux fils, Charmeur et Debilos.
Debilos se fait vite repérer par la vieille du coin, parce qu’il faut toujours un vieux dans ces histoires, c’est super mystérieux, on sait jamais ce qu’ils pensent. Puis il devient ami avec l’activiste écolo de service et forme un triangle amoureux avec Bonnasseintello et Beaubourge. Ah, et il trouve un marteau avec une rune dans le garage, et un soir où il est énervé, il le balance en l’air sur plusieurs kilomètres et explose la voiture de Vieuxbourge. Parce que le truc que la vieille a vu, c’est que Debilos est la réincarnation de Thor, et qu’il va donc être le principal adversaire des gros bourges pour sauver la planète.
Bon. Ben on n’a pas le cul sorti des ronces2.
Parce que dans la grande famille Marvel, en fait, Debilos est vachement plus proche d’Iron Fist que de Thor.
Autrement dit : il est con, mais vraiment con.
Il lui faut six épisodes et une mise au point par la vioque pour commencer à comprendre vaguement quelque chose. Bon, c’est vrai qu’on a brouillé les pistes : Odin (père et guide de Thor, et premier à tomber lors du Ragnarök) prend la forme de sa camarade de classe Thunbergette, et Loki (hypocrite séducteur qui provoque le Ragnarök) devient son frère3. Mais quand même, sa stupidité est souvent le principal moteur de l’intrigue, qui serait pliée en vingt minutes avec deux neurones de plus.
Donc voilà, ça voudrait être au Ragnarök ce que Teen Wolf est aux légendes de loups-garous et à la Bête du Gévaudan. Mais c’est plutôt un Iron Fist adolescent qui débarque entre Greta Thunberg et Total. Ça se laisse regarder, c’est même parfois vaguement rigolo, mais ça vole vraiment pas haut. Netflix a d’ores et déjà annoncé une deuxième saison l’an prochain, mais je suis pas certain que ce soit indispensable…