Jack Reacher : never go back
|de Edward Zwick, 2016, ***
Il y a des polars qui explorent les tréfonds de l’humanité, qui proposent une vision, un angle soigneusement travaillé, qui reposent sur un scénario retors ou un retournement imprévu, qui perdent leurs spectateurs autant que leurs personnages au fil d’un jeu de pistes indémêlable, qui font découvrir des anti-héros complexes pour travailler la psyché de ceux qui les regardent.
Et puis, il y a Jack Reacher.
Jack Reacher, le personnage éponyme, est blasé et vaguement misanthrope, mais reste un vrai héros droit, fort et sans histoire. Le scénario est assez évident et linéaire et surfe sans complexe sur des thèmes à la mode. Les acteurs font leur taf, les midinettes évitent enfin de craquer trop vite sur le quinquagénaire de service (la relation sur-annoncée au début est même reportée sine die), l’action tourne bien.
Bourré de clichés ? Oui, d’un bout à l’autre. C’est l’exact contraire du thriller où vous vous demandez ce qu’il va se passer à la scène suivante.
Mais ce polar totalement prévisible est également parfaitement maîtrisé : réalisation inspirée et montage remarquable le font tourner avec la précision et l’efficacité d’un coucou suisse. Pour ceux qui ont envie de voir un polar qui ne bouleverse rien, mais qui remplit parfaitement le contrat, c’est donc le film idéal.