Jack Reacher : never go back

de Edward Zwick, 2016, ***

Il y a des polars qui explorent les tré­fonds de l’hu­ma­ni­té, qui pro­posent une vision, un angle soi­gneu­se­ment tra­vaillé, qui reposent sur un scé­na­rio retors ou un retour­ne­ment impré­vu, qui perdent leurs spec­ta­teurs autant que leurs per­son­nages au fil d’un jeu de pistes indé­mê­lable, qui font décou­vrir des anti-héros com­plexes pour tra­vailler la psy­ché de ceux qui les regardent.

Une dose d'action… - photo Chiabella James pour Paramount Pictures
Une dose d’ac­tion… — pho­to Chiabella James pour Paramount Pictures

Et puis, il y a Jack Reacher.

Jack Reacher, le per­son­nage épo­nyme, est bla­sé et vague­ment misan­thrope, mais reste un vrai héros droit, fort et sans his­toire. Le scé­na­rio est assez évident et linéaire et surfe sans com­plexe sur des thèmes à la mode. Les acteurs font leur taf, les midi­nettes évitent enfin de cra­quer trop vite sur le quin­qua­gé­naire de ser­vice (la rela­tion sur-annon­cée au début est même repor­tée sine die), l’ac­tion tourne bien.

…une dose d'humour. RAS. - photo Chiabella James pour Paramount Picture
…une dose d’hu­mour. RAS. — pho­to Chiabella James pour Paramount Pictures

Bourré de cli­chés ? Oui, d’un bout à l’autre. C’est l’exact contraire du thril­ler où vous vous deman­dez ce qu’il va se pas­ser à la scène suivante.

Mais ce polar tota­le­ment pré­vi­sible est éga­le­ment par­fai­te­ment maî­tri­sé : réa­li­sa­tion ins­pi­rée et mon­tage remar­quable le font tour­ner avec la pré­ci­sion et l’ef­fi­ca­ci­té d’un cou­cou suisse. Pour ceux qui ont envie de voir un polar qui ne bou­le­verse rien, mais qui rem­plit par­fai­te­ment le contrat, c’est donc le film idéal.